L’acide a brûlé ce paysage
Dans chaque trait, il reste à peine
le reflet d’une ombre disparue
L’image a meurtri le métal
Dans chaque brûlure, il reste à peine
le reflet d’un souvenir
Le lointain s’efface
la brume gomme la vie
Elle oublie les hommes
L’usine se moque des champs
chaque fumée aspire les fragiles brins d’herbe
le paysage se dilue
mes yeux ont brûlé sous l’action de la pollution
mais il reste chaque fibre de mes mains
pour tracer dans la matière
les images qui disparaissent peu à peu
et les bruits s’amenuisent autour sans que je sache
si je n’entends plus ou si je suis seul.
d’après Le Monde expire… du photoblog chambrenoire