assis dans mon cimetière, j’essaie de me souvenir de qui je suis, de ce que je viens faire là tous les jours, on me croit venu pour me recueillir, je ne connais personne ici, j’ai eu si peu d’amis, je les compte sur les doigts d’une main, ils sont loin ou déjà morts, j’essaie de me souvenir si c’était de vrais amis, l’automne est l’horrible saison des incertitudes, entre l’été et l’hiver la nature se pare de ses beaux atours pour cacher son désespoir à s’enlaidir, on me prend pour un bon petit vieux, j’essaie de me souvenir de pourquoi j’ai vécu, quelques bricoles, deux ou trois belles choses, beaucoup de méchanceté, j’essaie de me souvenir le pourquoi de mon caractère exécrable, je n’y arrive plus, même pleurer ou donner le change je ne peux plus faire, je marche sous les arbres, je flâne entre les tombes de ceux qui sont déjà morts, comme moi, j’ai oublié trop de choses pour me repentir.
d’après le photoblog photos>mdny, inspiré de la photo Fall Afternoon in Green-Wood Cemetary