Je me promène à Venise comme dans une caverne préhistorique, on dirait les traces vivantes d’un monde en train de mourir, à chaque coin de rue, je vois un masque decomédia del’arte , j’entends déclamer des poèmes tristes sur l’amour, plus loin un cortège funèbre semble saisis d’une beauté romantique, plus tard je reste longtemps à contempler unpalazio luttant de toutes ses forces contre la chute de ses lambeaux de pierre, plus fatigué je suis prêt à me jeter dans le canal quand surgit tel un djinn ce gondolier chamarré flottant dans la lumière et transportant simplement toutes les merveilles du monde,
pour ceux qui savent regarder on peut distinguer son empreinte sur certaines façades loin des rues encombrées.
d’après les photos d’Ernest Haas, inspiré de la photo Shadow Gondolier dans la série Europe de la Color Gallery