Une pluie de mots bouscule mon corps plus sûrement que cet orage qui ne vient pas, trop immobile dans ma chaise, j’enrage d’être immobilisé, condamné à ne plus bouger, j’enrage d’être muet, condamné à ne plus parler, mais j’entends tout, vraiment tout, ce trop plein de sons, de phrases et d’infimes vibrations, me rend fou, alors j’aimerais me vaporiser en nuages noirs qui cribleraient les gens et les objets, tous si plein de vacuité, j’enrage de pouvoir, à peine, difficilement, poser mot après mot, ce qui transperce mon coeur, laissant mon corps perdu dans ces sensations et si avide de comprendre.
d’après le photoblog de Matt Logue, inspiré de la photo El Segundo, CA