Il me fallait ce moment de légèreté, impérativement, le seul de la semaine, la plage, la mer, le sable sous les pieds, le vent sur le torse, l’apaisement de la nage, tout cela ne suffisait pas à oublier, un quotidien vide de sensations, depuis longtemps je voulais m’élever sur un fil pour me sentir léger et tromper l’ombre des jours malheureux, j’ai appris grâce à un circassien de passage, il a dit être épaté par ma volonté d’apprendre et par la rapidité avec laquelle j’avais saisis l’essentiel, une fois parti j’avais persévéré et me voici maintenant suffisamment à l’aise pour rester plusieurs minutes au-dessus du sol, être funambule, et là, je ne pense plus à rien, je me sens souffle d’air, je m’absente du monde, je le regarde avec un tel détachement que j’ai l’impression de ne plus en faire partir, je suis léger et hors du temps pendant ces quelques pas au-dessus du vide, je m’imagine grain de sable qui s’envole et disparaît.
A quelques centimètres du sol, je conçois le plaisir qu’il peut y avoir, plus haut, cela m’effraie fortement, j’en ai même fait des cauchemars après avoir vu cela http://vudubalcon.blogspot.fr/2011/11/vu-du-pont.html
le vide nous attire et nous fait peur… c’est le vertige. Pour moi, la photo fut l’occasion d’une fiction… et d’une rêverie. Mais je ne cours pas après ces sensations. 😉