Il y a longtemps que j’ai perdu sa trace… la femme aux yeux amandes. Notre rencontre s’est faite autour d’une robe qu’on accroche pour la faire sécher. Prétexte pour l’aborder, son visage métis brillait intensément sur le fond bleu des façades. Sa voix étrangement dissonante me fait toujours rêver comme une mélopée lancinante, inoubliable, insaisissable.
Mes compliments l’on fait rougir et s’enfuir à pas légers dans le dédale de ce quartier à l’écart du tourisme.
J’ai encore comme souvenir ce foulard orage perdu dans sa fuite. Au détour d’une ruelle, elle avait disparu… juste ce foulard au sol. J’ai beau le caresser, lui parler doucement ou le menacer, aucun génie n’apparaît pour me conduire à elle. Même cette photo reste insensible à mes œillades.