Apparu après une tempête, le bateau était posé en plein milieu de la plage. Personne à bord. Juste ce nom prémonitoire Saudade. C’était l’un de ses petits bateaux à voile portugais avec le proue élancée et décorée. Le dessin élimé par la mer représentait un paysage de montagne avec un troupeau de brebis. C’est beau ce que tu chantonnes m’avait-elle dis en arrivant… j’aime cette mélancolie… je reviens toujours au Sud, à l’amour, simplement l’amour dit si bien ta chanson… Vuelvo al Sur! pourquoi restes-tu toujours si lointaine même quand ton visage est posé sur mon cœur? avais-je esquissé à son arrivée furtive… le vent vient de si loin dit-elle… j’aime marcher et rêver face à l’océan… ton regard s’enfuie au loin et je ne sais plus avec qui je suis… Embrasse-moi, me dit-elle dans un souffle hésitant. Rêver plus tard de ce baiser furtif, de marcher main dans la main, de s’allonger pour regarder les étoiles et s’endormir enlacés… alors qu’elle est partie.