Je dévore
les brisures de mots
ces traces gourmandes
du gâteau de la vie
cette folie qui nous dévore.
(journal des mots n°139 / 28 novembre 2012)
île de mots…
Je dévore
les brisures de mots
ces traces gourmandes
du gâteau de la vie
cette folie qui nous dévore.
(journal des mots n°139 / 28 novembre 2012)
La salle vibre de toutes ses notes. Le tonnerre des cuivres s’enfonce jusqu’au dernier rang. La voix de la chanteuse s’apprête à saisir le cœur du public. Le chef d’orchestre sourit sérieusement devant la perfection des enchaînements et le silence des spectateurs est éloquent. Je répète encore dans ma tête le passage qui m’incombe. J’imagine les notes qui s’entortillent autour du cor. Le rythme s’accélère. Je sens l’instrument qui frémit. J’harmonise ma respiration avec le tempo de l’orchestre. Je prends mon souffle, je pose ma bouche et je lance cette note jaune qui va surprendre tout le monde.
A peine posée sur une feuille morte
les mots s’évaporent
à force de se trouver à la porte
ce glissement vers la mort.
(journal des mots n°138 / 24 novembre 2012)
Retenant la violence
les mots fracassés sur la page
explosent de toutes nos passions
qui se cachent souvent derrière un doux regard.
(journal des mots n°137 / 22 novembre 2012)
à Stéphane Hessel
Sous la brisure des mots
le poète cherche sa voix
à l’écoute des images
qui mugissent en lui.
(journal des mots n°136 / 19 novembre 2012)
Dessiné par mes mains
le rêve des mots écrase la phrase
celle qui tonne dans le coeur
plus forte que l’absence.
(journal des mots n°135 / 18 novembre 2012)
Jaillissant des profondeurs
les mots sont des bulles effervescentes
pensées fugitives
qui se cristallisent au crissement de la voix.
(journal des mots n°134 / 11 novembre 2012)
Ce visage en pierre ne m’est pas apparu en rêve, j’avais l’impression de le caresser sur ce mur, il lui manquait juste des contours et de la couleur, chaque jour j’hésitais, j’avais peur, j’avais peur qu’on se moque, j’avais peur d’attirer l’attention, j’avais aussi peur d’être déçu par mon dessin, car chaque soir j’essayais d’affiner ce visage mais les contours s’effaçaient dans ma tête et le flou l’emportait toujours, alors je ne pouvais plus me dérober, j’achetais les crayons gras et une nuit je suis venu la dessiner, je n’avais pas besoin de lumière, à partir des reliefs du mur le visage s’est matérialisé peu à peu, les noctambules ne faisaient pas attention à moi, j’étais déjà un fantôme et quand tout fut finis, je suis repartis sans regarder et j’ai attendu le lendemain, mon retour du travail, pour passer devant et la découvrir, depuis je souris tout le temps même si ce dessin éphémère n’en a plus pour longtemps, comme moi .
Imperceptiblement
les mots se décolorent de fatigue
les toucher n’apaisent pas les nuances
la caresse des couleurs.
(journal des mots n°133 / 9 novembre 2012)