Les mots nuage écrivent en blanc
toute l’incertitude d’une âme
qui ne saurait
se réinventer
(journal des mots n°65 / 14 avril 2012)
île de mots…
Les mots nuage écrivent en blanc
toute l’incertitude d’une âme
qui ne saurait
se réinventer
(journal des mots n°65 / 14 avril 2012)
en clin d’oeil à ma rencontre avec A.C-S
Se réjouir d’entendre
les mots du philosophe
d’évidence
il n’y a pas d’amour malheureux
(journal des mots n°64 / 12 avril 2012)
C’est le moment de l’embrasser et l’hésitation est là. Nous avons marché dans la ville calme du dimanche. Nous avons parlé du collège, des copains et des dernières vidéos vues sur le net. Les silences timides ne duraient pas. Chacun s’employait, fébrile, à éviter ces blancs. On se plaît et chacun sait que l’autre sait… mais quand vient l’heure de la déclaration, l’appréhension grignote les certitudes. Elle m’a fait des compliments sur ma tenue et moi sur sa coiffure. J’ai vu ces joues rosir, à peine. Cela m’a ému. Nous avions fixé d’un commun accord le point d’orgue de notre promenade à deux, la première en dehors des activités quotidiennes: ce pont où à cette saison les fleurs et l’eau se mélangent avec sensualité. Alors que d’autres vont au cinéma ou au skate parc pour leurs rendez-vous amoureux, nous c’est la nature, une intimité hors de la ville. Elle aime les fleurs et moi le bruit de l’eau qui coule sous ce pont. Je ne sais plus quand je lui ai pris la main mais c’était doux de la tenir. Nous n’avons pas arrêté de sourire ou de rire, c’était chouette. Depuis que nous nous sommes accoudés à ce pont, un délicieux silence s’est installé et, miracle, nous sommes seuls. Elle s’est blottie contre moi à l’instant et je crois que c’est le moment de l’embrasser. Je m’approche avec lenteur de son visage en regardant la rivière, je fais durer, puis je me tourne vers ses lèvres en forme de fleur.
d’après une photo de @tee_gf, photo du jour le 13 avril 2012 sur Webstagram
Avec les beaux jours
les mots tulipes s’ouvrent
à qui sait écouter
derrière les pétales.
(journal des mots n°63 / 10 avril 2012)
Il y avait des rêveries qu’on ne maîtrise pas, quand je marche à l’aube dans Montréal vide et que je m’imagine dans une autre ville plus belle, plus sensuelle, plus lumineuse, les images se déroulent sans se superposer, je me vois à une fenêtre et le beau temps m’empêche de travailler, j’aimerais m’évader mais c’est impossible, les mots tournent en boucle dans ma tête, finir, danser avec son ombre, fuir une prison (oui mais laquelle), je me sens étouffer dans ces images qui cachent une drôle d’oppression derrière leur caractère enjoué, je marche à l’aube dans Montréal vide et gris sans savoir vraiment ce que je fais, j’hésite à me reconnaître quand un miroir se présente à moi, j’hésite à me houspiller de faire ci ou ça, je suis piégé, tout me piège et me contraint dans ces pas étrangement joyeux.
(1/3)
inspiré de la série le Journal de Montréal, d’après la photo Ref.274219
Dans la forêt des phrases
les mots sont plein d’inquiétude
quand le point s’absente
il y a trop d’infini.
(journal des mots n°62 / 9 avril 2012)
Reprendre son rythme
les mots soufflent
cette danse jubilatoire
entre l’émotion et la page.
(journal des mots n°61 / 8 avril 2012)
Les mots étoilés
sont des zestes de rêves
sur la chantilly de nos émotions
(journal des mots n°60 / 5 avril 2012)
un léger rythme m’entraîne plus loin
que cette drôle de fatigue
ma vie n’est pas si ennuyeuse
qu’elle soit dansante
comme l’oiseau qui picore l’eau froide
ma vie n’est pas si triste
qu’elle soit joyeuse
comme cet ours joueur
ma vie n’est pas si terrible
qu’elle soit pétillante
comme comme des bulles d’air piégées dans l’aquarium
ma vie manque de souffle
sans un mot doux de toi.
d’après le morceau Eleven de Lee Burton
L’ordinateur fait défiler
les mots codés
d’un drôle de jeu
l’absence
(journal des mots, n°59 / 4 avril 2012)