corps perdu sur l’horizon

Sur la phrase abandonnée,
les mots ont des fulgurances
qui capturent nos émotions
laissant notre corps perdu sur l’horizon

(journal des mots n°47 / 13 mars 2012)

Photo du 16 mars 2012

on m’appelait le voltigeur, j’aimais les toits et m’élancer en équilibre au-dessus du vide, le vertige me grisait et je m’amusais même à danser sous l’oeil curieux et inquiet des passants, l’été je dormais sur les pentes de mon propre toit, entre deux rêves je profitais du passage de la lune, j’admirais le couché et le levé du soleil, je respirais l’ambiance de la ville qui s’apaisait puis se réveillait plus ou mois énervée, j’étais un tagger du dimanche mais tout le monde aimait mes délires psychédéliques, je vivais de petits boulots de monte-en-l’air et de mon potager, la vie est devenue encore plus douce quand elle est arrivée, elle m’a d’abord apprivoisé avec son appareil photo, puis nous avons beaucoup contemplé ensemble les toits de la ville, et maintenant que nous vivons dans une petite maison toute simple, nous regardons sans nostalgie les photos du voltigeur avec nos enfants funambules

d’après une photo de @t_fish, la photo du jour le 16 mars 2012 sur Webstagram

le murmure des anges

la paix des horizons perdus
les mots se cherchent dans l’espace vide
il ne reste plus qu’à écouter
le murmure des anges.

(journal des mots n°46 / 12 mars 2012)

théâtre du sommeil

Il y a de drôle de fin de journée, dans un état au-delà de la fatigue et jamais loin du rêve, impressions d’errer à l’intérieur de soi et qu’en écho maladif le décor se brouille de nouvelles images qui font peur ou qui rendent euphoriques, même sans boire on se sent ivre d’un ailleurs impossible et qui pourtant vient à nous, on aimerait se fondre dans le paysage, devenir une autre, et soudain tout percute et l’angoisse prend le dessus, t’embrasser en catimini dans l’oreille et s’enfuir pour garder ce goût de toi et cette image d’ailleurs

inspiré du photoblog Wingsofflo, d’après la photo théâtre pour fin de journée carousel au sommeil

il faut toujours faire une échappée

Il faut toujours faire une échappée pendant des moments de bonheur intense, fermer les yeux, écouter la musique de la rue, regarder le ciel, on pourrait alors se croire en harmonie avec le monde, on a envie que tout ce qui nous entoure soit dans le même état d’extase que soi, beau comme un couché de soleil rose, léger comme une plume de nuage, virevoltant comme l’air qui brasse autour, et soudain quand on se prend l’indifférence en plein coeur, le froid glace le corps et alors il ne reste plus qu’à espérer s’envoler loin avec la première meute d’oiseaux qui passe par là…

inspiré du photoblog Wingsofflo, d’après la photo ça piaille, ça brasse l’air froid avec l’air

comme une âme chiffonnée

ce matin des fleurs de mots ont éclos du papier, j’étais jusque là à peine plus qu’un reflet, j’avais la fâcheuse impression d’être égarée dans le monde, comme un âme chiffonnée qui attendait le rebut, je m’étais réveillée plus par habitude que par envie de vivre, j’avais bien remarqué dehors quelques belles et inattendues couleurs mais je l’avais attribué à mon état de demi-sommeil, je m’étais évadée quelques minutes dans un des nombreux livres commencés mais jamais finis qui traînait dans mon appartement et le carillon léger de la boite aux lettres m’avais sorti de mon état d’abandon dans les mots, et puis soudain cet envoi postal rayonnant d’amour par sa profusion de chatoyante, puis soudain ces fleurs jaillissant de l’enveloppe, puis soudain ces mots d’une tendresse joyeuse, ont fait s’évaporer dans un déclic toutes les inquiétudes agrippées à mon coeur.

d’après le blog Wingsofflo, inspiré du billet … déjà, il avait sonné si fort qu’elle en était…

les mots proches du désastre

Un tremblement de terre n’est rien
si les mots proches du désastre
n’arrivent pas à s’arrêter
devant le mur des drôles de certitudes.

(journal des mots n°45 / 11 mars 2012)