Extérieur nuit

dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
à la folie
il y a trop de lointain
trop de hors-champs
trop perspectives inconnues
pour se comprendre
dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
juste la ville, l’errance et moi

d’après la série Extérieur nuit de Claude Dityvon

je vous dirais les mots troubles

Errant de phrases en images,
je vous dirais les mots troubles
les mots qu’on dit entre deux eaux
les mots qui ne seront jamais heureux
qui s’effacent quand on cherche à les attraper
qui s’effacent au loin et qui ne reviennent jamais

(journal des mots n°31/ 21 février 2012)

Photo du 24 février 2012

Ce fût une journée sans nuages, toute la famille se réjouissait de cette sortie aux chutes du Carbet, ballade en forêt suivie d’un pique-nique et de baignades à volonté, Sonia avait revêtue une si belle robe qui n’allait pas du tout avec l’excursion un peu sportive mais rien ne l’en faisait démordre, alors sa mère et moi, nous l’avons laissé faire à sa guise, après tout c’était tant pis pour elle si elle l’abîmait ou si elle la tâchait, comme un petit miracle qui a protégée toute cette journée, la robe blanche est arrivée intacte aux chutes et j’ai pu faire cette magnifique photo, nous avons tous ri et profité comme jamais, les chamailleries habituelles n’ont pas viré aux pugilats, nous sommes rentrés à la maison exténués mais joyeux, cette atmosphère de plénitude a flotté jusqu’à l’hospitalisation de grand-mère, cela fut une chouette parenthèse dans une année longue et pesante et je sais quand l’un d’entre nous à un passage à vide, car il se pose devant la photo de Sonia dans sa robe blanche laissant le charme agir puis repart avec un joli sourire.

d’après la photo de @tuana photo du jour 24 février 2012 sur Webstagram

impossible de psalmodier ces mots

Sans ce joyau au creux de la main
impossible de psalmodier ces mots
ceux qui envoûtent même les sourds
touchant au plus profond de nos aspirations.

(journal des mots n°30, 20 février 2012)

le rire dévaste tout

Le rire dévaste tout
même les mots tremblent à son délire
la peur d’être l’instrument commode
d’un oubli joyeux.

(journal des mots n°29, 19 février 2012)