le vent est l’arme aveugle des pensées incessantes.
(phrase du jour)
île de mots…
le vent est l’arme aveugle des pensées incessantes.
(phrase du jour)
même si on cherche en soi
les mots deviennent parfois
des châteaux de sable
impuissant à changer
la réalité qui se délite
(journal des mots n°9, 19 janvier 2012)
j’en ai pleuré, comme un gamin, quand je me suis posé sur ce bâteau, tout ce monde autour et la houle, légère comme une main qui berce, la gorge d’abord nouée je regardais autour de moi, premier jour en plein air depuis des lustres, je ne me souvenais plus du vent, du soleil et de la densité de l’air, les gens ne me regardaient pas comme un malade, avec ce mélange de compassion et de peur de la mort, certains me souriaient, je sentais une joie désespérée m’envahir et les larmes sont venues d’un coup quand j’ai vu ces ballons accrochés au bastingage, ce fut un moment de grâce, comme on en connaît peu dans sa vie, une épiphanie, et j’ai pleuré, comme un gamin, pendant quelques instants j’avais même du mal à respirer, mais il y avait de la joie dans ces spasmes, une plaisir à capturer l’air à plein poumon, ce fut la première photo de mes premiers pas hors de l’hôpital.
Photo du jour du 20 janvier 2012 par @gozdekenter sur web.stagram
Au détour d’un chemin, tomber amoureux d’un drôle de piaf noir sur pierre, se mettre d’abord à danser devant les passants sans soucis, chanter ensuite une ritournelle si si si joyeuse qu’elle agace et crispe les moroses, dans la rue regarder ses voisins avec l’oeil du piaf et rire parfois au risque de si si si se faire biffer par la police qui aime tant et si que tout soit lisse et triste, à force de changer de mur pour changer de paysage réussir à trouver le ramage qui aime mon plumage, ne plus bouger et changer de disque pour un contre-U si si si surprenant mais tellement rond que beaucoup zappe et ceux qui l’entendent dansent en U et gardent le visage si si si heureux le temps du passage d’un nuage
froisser le réel, il vous sourira avec tendresse
(phrase du jour)
La douleur ne luit pas la nuit
juste sombrer loin
déréliction
l’absence de mots s’aggrave
(journal des mots n°8, 15 janvier 2012)
l’attente sans souffle ronge la joie des petits riens
Ma vie en noir et blanc
ne supporte plus
cette surbrillance
il y a trop de lumière
pour s’envoler en paix
alors j’imagine
toutes les histoires en couleur
du quai Southampton
d’après le photoblog Atzoom, inspiré de la photo Quai Southampton
Les minutes juste avant la nuit
les mots refusent de s’accrocher à la page
ils profitent d’un moment d’inattention
se fixer aux lieux communs et se faire détester
(journal des mots n° 7, 11 janvier 2012)