Apparu après une tempête, le bateau était posé en plein milieu de la plage. Personne à bord. Juste ce nom prémonitoire Saudade. C’était l’un de ses petits bateaux à voile portugais avec le proue élancée et décorée. Le dessin élimé par la mer représentait un paysage de montagne avec un troupeau de brebis. C’est beau ce que tu chantonnes m’avait-elle dis en arrivant… j’aime cette mélancolie… je reviens toujours au Sud, à l’amour, simplement l’amour dit si bien ta chanson… Vuelvo al Sur! pourquoi restes-tu toujours si lointaine même quand ton visage est posé sur mon cœur? avais-je esquissé à son arrivée furtive… le vent vient de si loin dit-elle… j’aime marcher et rêver face à l’océan… ton regard s’enfuie au loin et je ne sais plus avec qui je suis… Embrasse-moi, me dit-elle dans un souffle hésitant. Rêver plus tard de ce baiser furtif, de marcher main dans la main, de s’allonger pour regarder les étoiles et s’endormir enlacés… alors qu’elle est partie.
Atelier d’écriture Hiver 2018-2019 F. Bon, proposition 4
Sous les nuages fuyant, ce bateau restait immobile. Une presque épave. Comme un premier amour brisé. Plus aucune brise, ni Alizée, ni vent, ni même une tempête n’arriverait à le faire bouger. Fier de lui, le bateau admirait son reflet dans l’eau et dans le ciel. Selon la météo, il était à peine visible comme s’il voulait disparaître et pourtant il attendait, il attendait patiemment, il attendait son heure, il attendait le retour, il attendait mon retour.
Apparu après une tempête, le bateau était posé en plein milieu de la plage. Personne à bord. Juste ce nom prémonitoire Saudade. Port d’attache Aveiro (Portugal), et le numéro A-6969-AL. C’était l’un de ses petits bateaux à voile portugais avec le proue élancée et décorée. Le dessin élimé par la mer représentait un paysage de montagne avec un troupeau de brebis. Il n’y a pas eu d’appel de détresse. Aucun corps trouvé sur la plage. J’ai fait appelé la capitainerie d’Aveiro. Aucun bateau à ce nom et avec ce numéro. La photo ne leur a rien dis non plus. Peut être un bateau pirate. Il était vide de tout indice.
La plage est un espace merveilleux pour marcher et rêver face à l’océan et au ciel toujours différents. Regarder au loin. Imaginer l’ile de Java, les rivages de la Floride, l’arrivée au port d’Athènes. Devenir oiseau pour survoler la coté et se laisser emporter par le vent. La nuit s’asseoir en attendant son rendez-vous. Se dire que peut être une histoire va commencer, que la solitude s’effacera enfin. Rêver de ce baiser furtif, de marcher main dans la main, de s’allonger pour regarder les étoiles et s’endormir enlacés.
Ecrire la mélancolie, c’est compliqué. Le sentiment est indéfinissable, parfois douloureux, parfois agréable. Il est beau le mot en portugais. Saudade. Si ambigüe. Je préfère décrire une ambiance, laisser s’installer la situation en l’abordant sous différents angles. L’amour laisse toujours des traces indélébiles même quand il est heureux… on garde en soi ce sentiment d’euphorie douce et d’éternité. La rupture casse et nous laisse à part, comme une île, comme le dit si bien la chanson.
Atelier d’écriture Hiver 2018-2019 F. Bon, proposition 3
À l’Univers entier, Louis Delgres vous adresse le dernier cri de l’innocence et du désespoir. Victimes de quelques individus mal intentionnés, une foule de citoyens, toujours fidèles à la patrie, se voient menacés de mort.
Alors chère postérité, accorde une larme à nos malheurs, et nous mourrons satisfaits !
Vivre libre ou mourir, tel est notre crédo.
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– Selon la première version, Louis Delgres était une idéaliste fou et beau parleur qui galvanisa son bataillon jusqu’à la rébellion et mourut joyeux en martyr
– Selon la deuxième version, Louis Delgres avait été l’amant de l’Amiral Richepance et voulu ternir son image après leur rupture. Louis Delgrès voulait vivre librement avec son amiral ou mourir.
– Selon la troisième version, Louis Delgres était un chef ombrageux et lunatique en proie à de nombreux délires. Il avait des visions liées à une consommation excessive de rhum et d’autres drogues. Tantôt il voyait arriver les bâteaux du Roi de France et faisait tonner le canon contre une mer vide, tantôt il voulait se rendre pour éviter le massacre des guadeloupéens innocents. La rumeur dit que le suicide collectif serait plutôt dû à une fausse manipulation de sa part.
– Selon la quatrième version, Louis Delgres n’est pas mort mais qu’il continue de hanter les terres guadeloupéennes et inspirerait rébellion et désir d’indépendance auprès de certains. Il serait devenu un soukounyan dont les murmures persuasifs s’entendent à coté des Fromagers, ces arbres aux esclaves… Mourir et vivre libre en fantôme.