Le froid a beau être là
j’attends le rire après les mots
la parole qui vient en douceur
déposer la joie en flocons.
(Hochstatt ; Journal des Mots 16 janvier 2021)
sourire au frôlement du chat
Si le monde s’écroule un jour
faites que cela soit après l’éclosion du dernier crocus
de ces petites joies invisibles qui surgissent soudain
à force de cultiver notre jardin de d’amours et de désirs
d’être ensemble à regarder tomber les feuilles d’automne
à aimer le vent dans nos cheveux, à sourire au frôlement du chat
juste s’embrasser dans la douceur d’une nuit d’été
et jeter aux orties tout ce qui nous encombre le cœur et l’esprit
ne tenir qu’à la caresse du lendemain qui chante
définitivement refuser de posséder sans fin
juste avoir de l’eau et des fruits
et ne rien regretter de tous les possibles inutiles
…
qu’ont-ils fait de nos rêves ?
(Hochstatt ; Rêves n° 34 , 28 septembre 2020)
Erre dans tous ses mots
En attendant le silence le poète
erre dans tous ses mots
comment prendre la parole
quand la douleur devient incompréhensible ?
(Hochstatt ; Journal des Mots 30 janvier 2021)
les mots sont saisis de folie
Chocs et rebondissements
les mots sont saisis de folie
la parole se casse bizarrement
ne pas regarder l’œil de Caïn.
(Hochstatt ; Journal des Mots 26 janvier 2021)
Tes pas sur la neige
Quand s’efface le ciel
les mots voudraient décrire cette beauté
mais la parole saurait-elle si bien dire
Que reste-t-il de tes pas sur la neige ?
(Hochstatt ; Journal des mots, 25 janvier 2021)
Rêve pour la liberté…
Pour la liberté, la marche est légère
refuser toute censure,
rire de tout contre les esprits chagrins
et oui blasphémer quand cela nous chante
seul contre tous, oser tout dire
quand l’injustice, l’absurde ou la violence
s’approche insidieusement pour gangrener nos âmes
nous sommes tous les sauvageons ou les idiots de l’autre
écœurante cette tentation de rayer à grand trait rouge le mot de fraternité
de s’arranger avec la liberté
de clamer l’égalité pour cacher son propre enrichissement
…
qu’ont-ils fait de nos rêves ?
(Rêves 33)
et le monde se déroba sous nos pieds
Un travail joyeux
plus de temps pour soi, pour sa famille, ses amis
la solidarité heureuse
promesse d’une festive insouciance de tous les instants
ne jamais manquer de rien
attendre avec sourire le lendemain
forcément meilleur
et la chute du mur de Berlin
sonna comme la symphonie parfaite
la charge de la preuve
mais l’appât du gain gangrénait en sourdine
quand la crise fût venue
elle trouva l’espoir fort dépourvu
et le monde meilleur se déroba sous nos pieds
…
qu’ont-ils fait de nos rêves ?
(rêve 24)
les mots soudain taquins effeuillent le vent
Suivre la forme du souffle
les mots soudain taquins effeuillent le vent
la parole soupire dans l’ombre
le corps résiste encore à l’énigme qui vient.
les mots s’émoussent dans ta bouche
Entendre l’éclatement
les mots s’émoussent dans ta bouche
la parole est peut être cassée
où est passé la patience?
(Journal des Mots 4 juillet 2020)
l’élan des mots en trop
Mon amnésie brise à nouveau
l’élan des mots en trop
la parole respire sous l’eau
cet air de renouveau.
(Journal des mots 8 mai 2020)