Le port s’éveille

Chaque matin je m’éveille
dans le fracas liquide du port
le métal et la mer explose la ville
avec la complicité sournoise et feutrée de la brume
comme tous les jours,
le port forge ma conscience aiguë
de la fragilité des mots
flottant dans l’éphémère.

inspiré du photoblog exposure.unforgiven-art.de, d’après la photo The port wakes up

Chemins

On passe sa vie à chercher un chemin, celui qui ne nous mène pas directement à la mort, le petit sentier de traverse où l’on pourra aimer, rire, pleurer, briser quelques illusions aliénantes,

on passe sa vie sur une route pleine de brouillard avec quelques éclaircies joyeuses, ces moments rares où l’on se sent exister, ces joyeux instants où notre regard porte loin, si proche du bonheur

on passe sa vie à hésiter devant les bifurcations, sauf ceux qui croient qu’il n’y a qu’un seul chemin, le bon, alors que tous les chemins valent par le sens qu’on leur donne, quelque soit le choix, même l’évidence, reste à construire son propre itinéraire, celui qui nous permet de garder notre sourire en plein milieu de l’hiver.

d’après le photoblog A day in a librarian’s life, inspiré de la photo on the road and the winter coming

Ma vie en morceaux, la tête dans les étoiles

Ma vie en morceaux, la tête dans les étoiles
(s’est (soudain) cassée)

Dans ma vie en morceaux, j’avais parfois la tête dans les étoiles, ces moments de grâce où le temps s’arrête. Ma fille qui danse dans la neige, les pas plus légers qu’un flocon, si léger qu’elle pourrait s’envoler tel un nuage en forme de sourire. Dans ces parenthèses ouvertes sur l’insouciance, je ne trouve rien à dire. Ce silence est pris comme une menace. Alors que je commence à me détendre et que je succule la joie, me voici sommé de remarquer, de dire et d’exprimer cette fois quelque chose au lieu de cette expression indéfinissable, ce visage rabat-joie et cette attitude limite angoissante. Cela sera bientôt de ma faute si toute cette beauté vient à se casser.

Ma vie en morceaux 2/3
d’après le photoblog head full of sky, inspiré de la photo happiness

Il y a des paysages qui font peur

il y a des paysages qui font peur, l’infini  n’est pas accueillant, le vide tel un ennemi paraît déjà rempli, même les nuages n’offrent aucune échappatoire les yeux fermés il n’y a que la couleur pour repousser le cauchemar.

douces ombres

c’est reposant d’être une ombre, léger reflet qui passe sans y penser, j’effleure tout ce qui m’entoure sans jamais provoquer de blessures, les plus inquiets ont peur de moi alors que l’ombre n’est que douceur, juste une impression flottante, parfois sucrée, parfois amère, qui traverse vos vies et quand le soleil n’est plus, je m’évanouis

d’après le photoblog A day in a librarian’s life, inspiré de la photo the swimming shadows

Imperfections blanches

Cette fine pellicule blanche ne sait pas cacher les maux de la terre. Toutes les imperfections, les vilenies, les faux semblants mais aussi les beautés, les notes d’espoir et les petits bonheurs brillent d’évidence à celui qui sait regarder.

Glacé

Je n’attends plus rien, je me sens libre, si libre devant cette immensité, ce froid apaise toutes mes angoisses, enfin je regarde le présent avec calme, une joie paisible gagne avec une vitesse inattendue tout mon corps, si chaque pore de ma peau a froid, en revanche chaque cellule intérieure est bien au chaud dans un sentiment de quiétude, je me sens flotter dans un doux état de léthargie, je n’ai pas envie de dormir mais juste de me laisser aller, de ne plus penser à rien d’autre qu’à regarder cette étendue glacée, cet espace enfin accueillant

d’après le photoblog 10mmgalore, inspiré de la photo Frozen

Ce flou sourit

La pénombre installe un calme dans mon coeur et dans le noir, je serais définitivement en paix. Je cherche désespérément une fin dans tous ces possibles quand le nuage reste silencieux. Il y a trop d’incertitudes dans ce courant d’air. Les pas ont laissé une frêle trace. Un rien d’horizon, ce flou sourit et je l’embrasse.