Je me sens vide, tous ces mots déposés sur une page blanche, ces mots enchaînés au monde, le noir a glissé si vite de ma point Bic, j’avais la rage et pourtant tout s’envolait avec légèreté, l’évidence de la méchanceté, je ne voulais pas entrer dans cette spirale, je n’en pouvais plus, je devais tenter ce cri, mettre un peu d’ordre, trouver peut-être ce qui me fait si mal, cette douleur invisible comme une peur idiote d’être un peu plus qu’une silhouette au milieu du bruit et de la fureur, j’ai tracé sur ce cahier des lignes clairs, dessiné un fragment de moi, si seulement je pouvais comprendre avant qu’il ne soit trop tard.
d’après le photoblog A day in a librarian’s life, inspiré de la photo Done