il suffirait d’un pas
pour marcher dans le ciel
celui des horizons perdus
où savoir parler d’amour
aux nuages qui passent
et nous ignorent
n’est pas un rêve.
d’après le photoblog My Rainy Days , inspiré par la photo In the sky
île de mots…
il suffirait d’un pas
pour marcher dans le ciel
celui des horizons perdus
où savoir parler d’amour
aux nuages qui passent
et nous ignorent
n’est pas un rêve.
d’après le photoblog My Rainy Days , inspiré par la photo In the sky
Ce n’était pas ma destination, toute la nuit avait été absurde, une errance idiote, pire qu’un rêve angoissant, je cherchais d’autres mots pour fuir ces phrases lancinantes qui m’obsédaient, presque sans fin, sauf lorsque les étoiles filantes faisaient leurs apparitions, alors je courais le plus vite possible, ce n’était pas ma destination, je marchais dans Montréal dans le noir sans avoir l’impression que cela puisse finir, c’était pourtant comme rêver en plein jour, les personnes et les objets se diffractaient à une allure fantastique, allant même jusqu’à se mélanger dans une sarabande menaçante, pire que l’angoisse de mourir, au-delà des peurs enfantines qui m’assaillaient chaque fois que j’apercevais au loin un chat noir au pas décidé, ce n’était pas ma destination, mes pas m’amenaient pourtant bien vers cet immeuble, je ne faisais que repousser de plus en plus fort l’approche finale, les détours n’y faisaient plus rien, je savais que ma maison était définitivement là.
3/3
d’après le journal de Montréal, inspiré de la photo Ref:275617
C’est le moment de l’embrasser et l’hésitation est là. Nous avons marché dans la ville calme du dimanche. Nous avons parlé du collège, des copains et des dernières vidéos vues sur le net. Les silences timides ne duraient pas. Chacun s’employait, fébrile, à éviter ces blancs. On se plaît et chacun sait que l’autre sait… mais quand vient l’heure de la déclaration, l’appréhension grignote les certitudes. Elle m’a fait des compliments sur ma tenue et moi sur sa coiffure. J’ai vu ces joues rosir, à peine. Cela m’a ému. Nous avions fixé d’un commun accord le point d’orgue de notre promenade à deux, la première en dehors des activités quotidiennes: ce pont où à cette saison les fleurs et l’eau se mélangent avec sensualité. Alors que d’autres vont au cinéma ou au skate parc pour leurs rendez-vous amoureux, nous c’est la nature, une intimité hors de la ville. Elle aime les fleurs et moi le bruit de l’eau qui coule sous ce pont. Je ne sais plus quand je lui ai pris la main mais c’était doux de la tenir. Nous n’avons pas arrêté de sourire ou de rire, c’était chouette. Depuis que nous nous sommes accoudés à ce pont, un délicieux silence s’est installé et, miracle, nous sommes seuls. Elle s’est blottie contre moi à l’instant et je crois que c’est le moment de l’embrasser. Je m’approche avec lenteur de son visage en regardant la rivière, je fais durer, puis je me tourne vers ses lèvres en forme de fleur.
d’après une photo de @tee_gf, photo du jour le 13 avril 2012 sur Webstagram
Il y avait des rêveries qu’on ne maîtrise pas, quand je marche à l’aube dans Montréal vide et que je m’imagine dans une autre ville plus belle, plus sensuelle, plus lumineuse, les images se déroulent sans se superposer, je me vois à une fenêtre et le beau temps m’empêche de travailler, j’aimerais m’évader mais c’est impossible, les mots tournent en boucle dans ma tête, finir, danser avec son ombre, fuir une prison (oui mais laquelle), je me sens étouffer dans ces images qui cachent une drôle d’oppression derrière leur caractère enjoué, je marche à l’aube dans Montréal vide et gris sans savoir vraiment ce que je fais, j’hésite à me reconnaître quand un miroir se présente à moi, j’hésite à me houspiller de faire ci ou ça, je suis piégé, tout me piège et me contraint dans ces pas étrangement joyeux.
(1/3)
inspiré de la série le Journal de Montréal, d’après la photo Ref.274219
Comme une longue fête de famille, les retrouvailles ont été euphoriques, les embrassades et les nouvelles fusaient dans tous les sens, nous étions ivres de nous retrouver, les enfants sont partis tout de suite jouer sur la plage, leur excitation était belle à voir, l’apéritif fut moins frénétique, nous continuons à égrainer les petits faits du quotidien depuis la dernière fois, là des travaux dans la maison, ici le voyage en Grèce, ailleurs un nouveau boulot, puis les enfants fatigués ont commencé à nous agacé et le repas n’était pas encore chaud, quelques petites piques sont arrivées, la ritournelle connue des reproches, le vin coulait à flot et les esprits s’échauffaient un peu, les grands parents avaient beau calmer le jeu ou tenter de détourner l’attention, rien n’y fit, quelques belles vacheries étaient en préparation quand un enfant a fait une grosse bêtise qui a focalisé l’attention de tous les adultes contre lui, le bouc émissaire ayant été sacrifié, le calme est revenu autour du café et puis on a dansé, l’assemblée s’est dispersée au rythme des vagues, la musique s’est faite plus calme et plus discrète jusqu’au levée du soleil, les survivants sont allés en silence au bord de la mer pour admirer le retour de la lumière.
d’après une photo de @chloecyde, photo du jour le 6 avril 2012 sur Webstagram
J’aime ces longs moments de réflexion, je m’allonge et je laisse divaguer mes pensées, je revois toute ma journée, parfois je focalise sur un détail, je réfléchis à certains mots entendus ou à une phrase lue, j’imagine les moments qu’on va partager ensemble, forcément trop court, quand je pense à ma vie je la vois en gris ou au mieux dans un sépia brillant mais jamais en couleur, ces petits boulots de rien qui ne durent jamais, ces amis distants qui ne comprennent plus ce que je suis devenue, notre amour discontinu qui ne mène de toute façon nulle part, le temps qui refuse de me sourire, qui refuse de me faire un clin d’oeil, même un tout petit, qui refuse de passer tout simplement, je me sens capturée dans une éternité douce amère, il y a combien de temps que je n’ai pas ri?
d’après une photo de @yupik, photo du jour le 31 mars 2012 sur Webstagram
Ne jamais se perdre de vue
le quotidien est là
empreinte indélébile sur nos corps
il porte aussi nos joies du lendemain
d’après le photoblog Ecumes, inspiré de la photo Melitta&co
dans un temps juste avant la dévastation
la silhouette orgueilleuse avance
à la recherche d’un temps perdu
qui ne fait qu’oublier ses sensations
à force d’écrire les couleurs
inspiré du photoblog Ecumes, d’après la photo Pic Saint-Lou
Si notre histoire doit commencer, ce sera ici, aujourd’hui, j’avance déterminé, une certitude inquiète m’étreint, nous sommes loin de Fukushima maintenant, je pense aux mots d’amour que je vais te dire, je pense à toi, ce visage qui m’obsède, cette aura douce et sensuelle qui se dégage de toi, cette voix qui parfois me fait frissonner, ce n’est pas notre premier rendez-vous mais je suis impatient d’être plus que ton ami et ton meilleur confident, j’ai cette faim de toi qui me donne des ailes, mon corps attend de te tenir dans tes bras, la barque glisse sur la peau de l’eau, direction le restaurant, je te caresse déjà, au bord de l’ivresse qui me donne l’illusion d’un paysage en technicolor.
d’après une photo de @endu_ungu, photo du jour le 23 mars 2012 sur Webstagram