Ma vie en morceaux 1

J’ai passé ma vie à rassembler les morceaux. Je voulais être quelqu’un de joyeux. Je voulais qu’on soit jaloux de ma joie de vivre. Mais un jour, j’ai glissé sur un grain de sable. Quelque chose d’anodin. Ma vie s’est mise à déhancher du mauvais coté.  Plus rien n’avait de goût et j’attendais. Travail, mariage et enfants donnaient une belle apparence. Alors que tout un tas de petits riens griffait la peinture ripolinée de mon quotidien. J’avais toujours une petite maladie sur le feu mais rien de grave qui attire l’attention. Même si le moindre imprévu me déstabilisait, je continuais à m’accomoder et, surtout, à rêver.

Ma vie en morceaux 1/3
d’après le photoblog head full of the sky, inspirée de la photo I be fixin’it

C’est fait

Je me sens vide, tous ces mots déposés sur une page blanche, ces mots enchaînés au monde, le noir a glissé si vite de ma point Bic, j’avais la rage et pourtant tout s’envolait avec légèreté, l’évidence de la méchanceté, je ne voulais pas entrer dans cette spirale, je n’en pouvais plus, je devais tenter ce cri, mettre un peu d’ordre, trouver peut-être ce qui me fait si mal, cette douleur invisible comme une peur idiote d’être un peu plus qu’une silhouette au milieu du bruit et de la fureur, j’ai tracé sur ce cahier des lignes clairs, dessiné un fragment de moi, si seulement je pouvais comprendre avant qu’il ne soit trop tard.

d’après le photoblog A day in a librarian’s life, inspiré de la photo Done

Pêne du vent

En me promenant le soir
J’écoute les états d’âme
Quand l’océan est trop triste,
J’ouvre le pêne du vent
qui vient le caresser
soit léger comme une plume
soit insistant comme un dune

et quand il cesse de frissonner de larmes
je referme la porte des airs

d’après le blog l’objectiva fotografica, inspirer de la photo El peine de los vientos.

Flamme

Je regarde cette flamme, elle brille sur mes mots, quelques douleurs mais aussi des phrases qui rient, ces poèmes des jours heureux où je n’attendais plus rien de la vie, je regarde cette flamme et j’attends mes souvenirs, le premier plan est toujours faux, le premier plan efface les sentiments laissant qu’un flou de sensations indicibles, je regarde longtemps sans me laisser hypnotiser et les souvenirs reviennent

d’après le photoblog l’objectiva fotografica, inspiré de la photo Que no s’apagui mai la flame.