légère dérive

plus je marche,
plus je monte,
plus je me sens léger, inconsistant,
frèle fremissement enveloppant
rêve léger d’être nuage
flotant informe au-dessus du      vide
voir virevoleter les cerfs-volants
se débatant impuissant d’aller si haut
l’air ivre, je chante contre le vent
si seul à siffler ma folie
avant de s’évanouir mon corps   suspendu
cherche à capter le courant assentionel
légère dérive du cerveau   si   peu   oxygéné
il suffirait de glisser sur l’air frais.

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo fresh air

douleur dissoute

bruit dissoue douleur
doux pchitt de l’aspirine
pfff les soucis sans dessus dessous
pfff tête compressée trop comprimée
doux pchitt de l’aspirine
l’eau frémit et fait fuir l’écho fatigué
sang tape dans les tempes aléatoire
le jet de bulles gratte les impuretés
soulageant de la pyramide bruyante
multitudes de bizarreries quotidiennes
des fardeaux sédimentés heures par heures
les mirages s’évaporent, les poids peut-être, enfin, tout de suite,
d’abord casser l’écho sournois, ensuite vomir le halo ricaneur, enfin frapper le courant d’air impuissant,
chaque gorgée d’eau embullée
réanime et fait jouir du plaisir sensuel

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Aspirin

Danse des sens

Je regarde tous ces visages de toi
nostalgie de ta      bouche
Je regarde tous ces mots de toi
nostalgie de tes         murmures
Je regarde tous ces habits de toi
nostalgie de tes courbes
Je regarde toutes ces photos de toi
nostalgie de ton insouciance
Je regarde toutes ces traces infimes
nostalgie de tes   danses impromptues
se sont tues
sans un frôlement d’adieu
la détonation finale est venue avant
que je puisse reprendre ma respiration
tes phrases dansaient comme une marche militaire
mon corps courait pour s’asphyxier, refuser,
jusqu’à ce que la moindre forme de toi ait disparue
nostalgie de mes mots qui savaient te faire danser les sens

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Strobo-Action

l’énigme du declic

Comprendre les mouvements de lumière, jour après jour descendent et disparaissent de mon horizon, halo beaux et terribles, jour après jour descendent et dansent dans mon horizon, silences flottant et craquant le béton, descendent et menacent mon horizon, se dégager de la fascination des formes changeantes, tristes, joyeuses, indifférentes, criantes, chantantes, dangereuses, descendent et envahissent mon horizon, ne pas croire que ces fantômes de lumière sont nombreux, multiples, une immensité qui s’assemble, une multitude énigmatique qui attend l’assaut, un grand nombre qui encercle, cette quantité qui surveille et observe sans bienveillance, descendent et s’apprêtent à attaquer mon horizon, pourtant ces vibrations lumineuses ne peuvent pas s’échapper du cadre noir, quitter l’immeuble, sortir de la photo, aller au-delà des néons qui les invoquent,… et pourtant, elles sont l’inquiétude qui déclenche le déclic.

d’après le photoblog petermartin.dk, inspiré de la photo Descending Ghosts

Douche bleue

Je voudrais que ma vie ait un air de fête
foisonner de lumière dans ma tête
effacer les bleus du rire,
je voudrais peindre ma vie en espoir
non en griffures violettes
délicates blessures successives,
chercher la prise,
allumer un peu de vivre
être touché jusqu’aux fibres de mon coeur
je voudrais    …trembler… quand elle arrive.

d’après le photoblog petermartin.dk, inspiré de la photo light showers

Violente harmonie

Sa musique dans la rue comme une bulle de violence, la beauté tonitruait dans sa trompette, son souffle en folie décrivait les courbes sensuelles qu’il croisait, ses notes ornaient le beau soleil de rayons joyeux, ses délires crescendos oudé-crescendos faisaient rires les passants, les notes tenues perturbaient ceux qui étaient retranchées derrière leurs baladeurs, son ivresse contestatrice avait gagné plusieurs habitants d’Aars et des instruments sortaient de tout les cotés accompagner ces pérégrinations dorées, sans respiration la ville virevoltait sous l’assautcacophonique avec un entrain révolté… alors il posa dans un silence sec son instrument sur le bitume, il n’a pas bougé depuis, symptôme d’une harmonie vibrant dans la cité.

d’après le photoblog de petermartin.dk , inspiré de la photo Sunny Silver Trumpet

Dents de pierre

Folie dans un son
craquement de pierre
mon cerveau perd ses repères
crac in-localisable
ce bruit inlassable angoisse ma gorge
désorienté, il faudrait tout casser
faire cesser ce gris qui rouille mes yeux
mon horizon étouffé par le son
quand je tombe avec délice dans ce brouillard
enfin tout cela s’arrête
à part une petite douleur
si fine, trop fine
si petit sentiment d’exister encore
quelques secondes

d’après le photoblog de petermartin.dk, inspiré de la photo Teeth crushing rocks

distorsion

Je me perds dans les images distendues de mon miroir, impossible d’y être seul, mon reflet perdu au milieu d’images lancinantes quifaseyent et effacent mon visage, impossible de s’incarner, les paysages, les objets, les photos, les évènements, les moments sont incertains, se succèdent et décèdent implacables, ce kaléidoscope est plus rapide que la pellicule d’un film, enchaînement effréné des fragments, impossible superposition de ma vie, je voudrais que tout s’arrête le temps d’un clic.

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo distorsion

Lignes de fuite

Paix a-plat
j’ai le goût de la couleur plein les yeux
barrières imbrisables
la fuite finit toujours    fondre
immobile le mirage attend son miracle
l’heure riche fusion de la mer et du muage ou nuage ou marécage ou
le ciel respire l’eau en ligne brisée
c’est trop vide pour être vrai
peur
prisme panique
de l’espace découpé en traits droits, délimités
dangereux
j’attends le dégradé de gris
souffle de ma joyeuse folie
mon corps dissout déjà dans tous les sens,   di s so   cia tion
svp, ne capturez plus d’images
plus d’images

plus

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Lines

délavée

le temps affadi est cette couleur enclose qui rouille, clôture de l’horizon qui fond en poussière, lavage après lavage nos espoirs se décapent, certains rires s’incarnent de bois, d’autres bouts de vie ne sont plus que des touches à peine colorées, nos peines sont profondément incrustées dans la matière, échardes saillantes visant notre corps fragile, pouvoir étreindre les chairs teintées avant de s’éteindre, extinction de toutes les couleurs, la main s’approche pour résister au délavé

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Time Capsule