Inside / Besides

Je me souviens des passants indifférents à mon agonie. Assoupi ou cuvant son vin, voilà ce qu’ils ont dit. Le coup de feu avait pourtant bien résonner. Trop de bruits dans le coin. Crissement de pneu, sirènes d’ambulance ou de pompiers, scènes de ménage, coups de poing, engueulades, rires, jouissances,rap tonitruant dans la rue, chute de poubelles, pas, courses à pied, injures, halo sonore qui m’empêchait de sombrer, impossible de crier, panique de crever comme un chien malade, panique de l’indifférence, les gens passent sur l’autretrottoir sans jeter un oeil, quand les couleurs ont disparues, j’ai cherché désespérément une prière dans ma mémoire, il ne me restait plus qu’à hurler en noir et blanc

d’après le photoblog Grain 2 Sels, inspiré de la photo Inside / Besides

anachronisme

feuille silencieuse
sur la terre qui croustille
j’écoute les bruits inquiétants
il n’y a que des ennemis
pour me renifler
ou me photographier
j’ai vu de près les dents de la mort
impossible d’être au second plan
flou
je ne voudrais pas être cet anachronisme
couleur fautive sur fond blanc
impossible se s’arracher à ce rythme obsédant

d’après le photoblog la faute aux couleurs, photo anachronisme

part d’enfance

face aux bruits et à la terreur du monde, je garde mes trésors, ma part d’enfance comme des joyaux au bord d’une étagère, cocon de rêves, lampes ànounours qui danse contre mes nuits d’angoisse, voiture de course qui roule vite très vite dans mes dimanches de déprime,, vache en bois qui sait me meugler des mots doux et me donner le courage d’ouvrir la porte, ces livres et ces comptines que je me chante pour fuir mes insomnies, et mon coeur, cette boite à surprises qui attendqu’ELLE l’ouvre.

d’après le photoblog chambrenoire, inspiré de la photo a world of dreams

ma vie est un décor

le rêve est trop précis, éléments éparpillés dans un plateau de cinéma, ma vie tangue, je cherche le faux du vrai, s’enivrer de films, il paraît que j’ai fait des décors, il paraît que je fais de la figuration, il paraît que j’ai perdu la mémoire, je marche au milieu de ces décors, n’y reconnaissant rien de moi, ma vie est un décor, vide et factice, est-ce qu’il y a de vrais maisons quelque part? mon ombre n’existe que dans ce monde artificiel, au-delà des projecteurs je suis un ectoplasme, je cherche mon corps, l’autre jour j’ai tellement ri que la pluie s’est arrêtée, encore une facétie du machiniste, est-ce qu’on se réveille un jour de n’avoir pas vécu?

d’après le photoblog Mystery Me, inspiré de la photo Atonement

être quelque part

être quelque part sans question ni angoisse, être quelqu’un pour quelqu’un, se poser pour exister, ne plus être un objet plus ou moins utile mais être regarder pour soi, être une couleur pour le passant triste, entendre ses mots d’exclamation, ne plus être une poussière de vie mais un grain de sable qui fait énerve, qui fait voyager, qui habille d’exotisme, trouver son panache et tenir en respect lesindifférents

d’après le photoblog Mystery Me, inspiré de la photo Conservatives lose seat in Blackpool

corps rouillé

la paix s’est posée devant ces ruines, il n’y a plus de fatigue, souvenir abstrait du passé, mon corps ne cherche plus d’énergie, rouiller comme un mauvais morceau de métal, un calme vert de gris coule dans mes veines, dans cette ambiance sépia, les ruines sont plus vivantes que moi, la terre brille de mille forces sombres, fossiliser ici un jour et devenir un rêve de photographe.

d’après le photoblog Mystery Me, inspiré de la photo Black Nab

sur tes rides

notre histoire est inscrite sur tes rides
tu as voulu partir
ta silhouette hante mes yeux
obsession de ton visage sur mes vitres
je n’ai jamais pu croire à la tristesse de tes yeux
j’aurais dû
ta sensualité est gravée sur le relief de ta peau
jamais un soupir au-dessus de l’autre
juste ton corps qui frissonne silencieusement
et ta peau qui s’adoucit d’aise
mais ton immuable visage triste
j’aurais dû
dessiner ce sourire
qui nous a toujours manqué
donner une trace à la joie que tu cherchais
j’aurais dû

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo ...500

perdre son masque

grater l’image pour cacher
faire disparaître la vulgarité du réel
le trop plein d’évidence
chercher désespérement ce que l’on a ressenti
l’image est un masque à émotions
enlever couche après couche
faire rendre gorge la photo
lui faire transpirer le soupçon
derrière les poussières du papier
toucher de ses doigts un peu de sens
regarder et
perdre son masque

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo …seelengut

j’ai écris tant de mots

j’ai écris tant de mots sur tes mains
j’ai écris tant de mots sur ta bouche
j’ai écris tant de mots sur ton corps
que je ne sais plus la couleur de tes yeux
toutes mes histoires se superposent, se fondent et se mélangent
j’écris trop de récits, trop de romans, trop de poèmes,
pour être sûr que tu existe vraiment
si loin de mes doigts qui te cherchent jour après jour
il suffit d’un flash
une promenade en ville
un corps à corps
ton visage endormi
pour que le trouble menace

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo l.l.l.l.l.l.l |

insomnie

trop de tristesses, trop d’angoisses, trop de questions, la nuit triture les images dans ma tête, imprécises et sombres, les monstres malaxent des ondes bizarres, oublier, pouvoir oublier , fuir et savoir fuir, ces photos, ces gens, ces cris, ces traits lumineux cassent mes yeux, ma tête, mon sommeil, des rayures surgissent au contour de mon champs de vision, toujours au mauvais moment, quand enfin mon cerveau prêt à sombrer dans le meurtre, s’immobilisait, au bord de l’évanouissement

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, photo insomnia