errance d’un mot

Sur fond de musiques absurdes, je me suis perdu dans les rues à la recherche d’un mot, je croyais l’avoir sur le bout de la langue mais en fait il était dans les airs, il s’enfuyait et se posait deci delà, sur les épices ou dans l’herbe ou au bord de l’eau, le fragile avait une prédilection pour les matières instables et vulgaires, invisible mais puissant à la fois, je me sentais comme en chantier suivant ce mot et les lignes de fuite sur ce mur blanc, je n’errais pas vraiment, j’étais là au hasard et j’avais une terrible envie de crier, de mettre à distance toute cette souffrance que je voyais au loin mais qui blessait le paysage.

d’après le blog paumée de Brigetoun, inspiré d’un billet Recycler errance d’un mot

Photo du jour 3 mars 2012

Je l’ai su dès le matin en regardant le ciel, la journée serait magique, j’aimais aller au Pike Market plus qu’aux autres marchés que nous faisions dans la semaine, mais là je savais qu’il y aurait quelque chose de plus, il y avait de la magie dans l’air, l’ambiance était joyeuse quand nous avons monté notre stand, les plaisanteries fusaient, la petite troupe de cirque est arrivée et cela a achevé de faire monter la frénésie parmi les vendeurs, grâce à eux on vendait plus, cela ne manquait jamais, le ciel bleu limpide se peignait de quelques touches blanches qui le rendait plus humain, la magie était presque là, les clients arrivaient et les affaires ont commencé, le jongleur a fait un premier tour tout en annonçant un nouveau numéro, une fil-de-fériste, ses comparses tendaient d’ailleurs le fil de part en part du marché, la curiosité était attisée, les clients étaient excités et se promenaient avec allégresse, les ventes étaient plus que bonnes, l’insouciance estivale avait gagné tout le monde, les longues traînées blanches donnaient un sentiment de paix au ciel bleu, l’attente était à son comble quand elle est apparue dans son costume étoilé et très échancré, si belle que tout le marché à retenu son souffle quelques secondes, je la reconnaissais et c’était incroyable, puis elle est montée sur le fil, la magie était là, comme un ange étoilée elle a survolé le marché, les applaudissements ont duré pendant que les gens reprenaient leur respiration, puis les affaires ont repris leur cours dans une atmosphère féerique, comme s’il fallait rattraper quelque chose, quant à moi, l’ange avait envahit mon esprit, c’était la promesse de son sourire juste avant de disparaître, la magie allait continuer

d’après la photo de @bemagical, photo du jour le 3 mars 2012 sur Webstagram

froissement heureux au coeur du monde

J’avais rendez-vous avec sa musique, quand je passais le piano vibrait par delà les fenêtres, on aurait dit que les notes cherchaient à sortir, je m’arrêtais devant cet immeuble sans personnalité et j’écoutais, parfois j’arrivais à entendre tout un morceau et je repartais, d’autre fois je saisissais au vol un passage mais je ne pouvais m’attarder, je vivais régulièrement des moments magiques où les nuages, les passants, le mouvement des arbres, le bruit d’une voiture qui démarre, n’importe quoi, entraient en résonance avec la musique, alors je souriais à cette harmonie, ce froissement heureux au coeur de monde, tout commençait à prendre du sens et quand je partais la mélodie persistait longtemps et me quittait parfois juste au moment du sommeil, je me laissais griser par la promesse des sons.

d’après le billet N’importe quoi du blog paumée, divagations de Brigetoun

Une intruse dans la vie

Elle a laissé trop de traces
Elle est partie trop loin
Elle avait des mots trop durs
pour ne pas m’aimer encore

Elle est présente dans les petits riens du quotidien
Elle se faufile dans les plis de ma vie
Elle me regarde à travers mon ombre
pour que je puisse vraiment l’oublier

Elle avait trop peur de la fin
Elle était trop triste par nature
Elle se considérait comme une intruse dans la vie
pour m’accompagner jusqu’à la souffrance

d’après la série L’intruse de Claude Dityvon

Extérieur nuit

dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
à la folie
il y a trop de lointain
trop de hors-champs
trop perspectives inconnues
pour se comprendre
dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
juste la ville, l’errance et moi

d’après la série Extérieur nuit de Claude Dityvon

Photo du 24 février 2012

Ce fût une journée sans nuages, toute la famille se réjouissait de cette sortie aux chutes du Carbet, ballade en forêt suivie d’un pique-nique et de baignades à volonté, Sonia avait revêtue une si belle robe qui n’allait pas du tout avec l’excursion un peu sportive mais rien ne l’en faisait démordre, alors sa mère et moi, nous l’avons laissé faire à sa guise, après tout c’était tant pis pour elle si elle l’abîmait ou si elle la tâchait, comme un petit miracle qui a protégée toute cette journée, la robe blanche est arrivée intacte aux chutes et j’ai pu faire cette magnifique photo, nous avons tous ri et profité comme jamais, les chamailleries habituelles n’ont pas viré aux pugilats, nous sommes rentrés à la maison exténués mais joyeux, cette atmosphère de plénitude a flotté jusqu’à l’hospitalisation de grand-mère, cela fut une chouette parenthèse dans une année longue et pesante et je sais quand l’un d’entre nous à un passage à vide, car il se pose devant la photo de Sonia dans sa robe blanche laissant le charme agir puis repart avec un joli sourire.

d’après la photo de @tuana photo du jour 24 février 2012 sur Webstagram