ballade inachevée

Après une nuit hagarde à regarder les tourbillons noirs dans le ciel de Paris, je sortais dans la rue. J’espérais retrouver tous mes sens en respirant la foule et en marchant au hasard. Les oiseaux et les feuilles d’arbre  planaient de façon menaçante. Mon cerveau cherchait de l’air. Les touristes et leurs trajectoires idiotes me donnaient envie de rire jaune. J’ai acheté une gaufre et j’ai repensé à mon enfance si heureuse. Je chantais tout le temps. On ne m’obligeait à rien. Aujourd’hui… Je marche en zigzaguant vers une sculpture dansante, ces inengendrés qui tentent de se faire comprendre du ciel sombre. Je continue à marcher au hasard. Je fuis l’Echappée qui voudrait nous absorber. Je continue à marcher au hasard. Je m’arrête trop longtemps devant cet arbre blanc inaccessible mais si beau. Je voudrais continuer à marcher au hasard mais je reste immobile, sans attente, sans peur, sans désir.

d’après le photoblog de Luc Lombarda, inspiré de la photo Ballade à Paris du 24/10/2010

Photo du 27 janvier 2012

J’aime contempler les paysages, je marche beaucoup, qu’une ambiance m’accroche alors je me pose, je laisse mon corps et mon regard emmagasiner des impressions, des images, des idées, parfois c’est comme si j’étais en suspension dans l’air à ressentir le moindre mouvement du paysage, j’ai une affection toute particulière pour la pierre rouge et brute avec un minimum de végétation, je marche au milieu comme si j’étais sur la Lune ou sur une terre inconnue et à défricher, c’est là que je l’ai rencontré au milieu de nulle part, comme une apparition, elle avait un charme indéfinissable, elle m’a séduit par son regard tendre et sa mine espiègle, elle semblait aller toujours de l’avant, prête à sauter dans la vie avec moi.

inspiré de la photo du jour le 27 janvier 2012 de @x_seth sur web.stagram.com

Photo du 20 janvier 2012

j’en ai pleuré, comme un gamin, quand je me suis posé sur ce bâteau, tout ce monde autour et la houle, légère comme une main qui berce, la gorge d’abord nouée je regardais autour de moi, premier jour en plein air depuis des lustres, je ne me souvenais plus du vent, du soleil et de la densité de l’air, les gens ne me regardaient pas comme un malade, avec ce mélange de compassion et de peur de la mort, certains me souriaient, je sentais une joie désespérée m’envahir et les larmes sont venues d’un coup quand j’ai vu ces ballons accrochés au bastingage, ce fut un moment de grâce, comme on en connaît peu dans sa vie, une épiphanie, et j’ai pleuré, comme un gamin, pendant quelques instants j’avais même du mal à respirer, mais il y avait de la joie dans ces spasmes, une plaisir à capturer l’air à plein poumon, ce fut la première photo de mes premiers pas hors de l’hôpital.

Photo du jour du 20 janvier 2012 par @gozdekenter sur web.stagram

le temps du passage d’un nuage

Tag Oiseau + UAu détour d’un chemin, tomber amoureux d’un drôle de piaf noir sur pierre, se mettre d’abord à danser devant les passants sans soucis, chanter ensuite une ritournelle si si si joyeuse qu’elle agace et crispe les moroses, dans la rue regarder ses voisins avec l’oeil du piaf et rire parfois au risque de si si si se faire biffer par la police qui aime tant et si que tout soit lisse et triste, à force de changer de mur pour changer de paysage réussir à trouver le ramage qui aime mon plumage, ne plus bouger et changer de disque pour un contre-U si si si surprenant mais tellement rond que beaucoup zappe et ceux qui l’entendent dansent en U et gardent le visage si si si heureux le temps du passage d’un nuage

les détails de la dentelle

mes yeux suivent avec gourmandise
les détails de la dentelle
et mes doigts frémissent de
ne pas pouvoir
toucher au coeur
le tissage et
le tremblement des dessins

d’après le photoblog AtZoom, inspiré de la photo DETAILS

j’attends la lumière

chaque geste
chaque pas
chaque sourire
chaque pensée
chaque frôlement
approche la lumière
des mots que je
n’arrive
pas à
écrire

d’après le photoblog AtZoom, inspiré de la photo light

gisant léger

J’errais dans Jéricho
n’arrivant pas à oublier l’image
du gisant léger et de son
murmure
“il ne fallait pas essayer”

J’errais dans Jéricho
n’arrivant pas à oublier
le gisant blessé
dont les blessures laissent
indifférents
les passants

J’errais dans Jéricho
gisant léger
parvenant à peine
à marcher
à côté de mon âme.

d’après le photoblog Sylvain Lagarde Photography  , inspiré de la photo You didn’t have to try