les mots s’évaporent

une voix qui tremble
prisonnière d’un écho atone
les mots s’évaporent
sur la blancheur des nos pensées

(journal des mots n°13/ 23 janvier 2012)

laisser en nous ce froid qui rêve

sur la pointe des pieds
en cercle concentrique
aimer la stridence
lui murmurer des secrets
comme à un fantôme
ne pas se plaindre sans cesse
non, ne pas se plaindre
d’hallucinantes douleurs
ou des maux absents
s’enfuir sur les cordes
et laisser en nous
ce froid qui rêve

inspiré du morceau Rebonds de l’Album Réel de Fred Frith et Noël Akchoté

tamiser l’or des mots

tamiser sur la feuille blanche
l’or des mots
il flotte subrepticement entre les phrases
le zeste d’une vie accélérée

(journal des mots n°11, 22 janvier 2012)

l’inouïe émerge de nos ratures

l’inouï émerge de nos ratures
les mots s’effacent mais la phrase s’échappe
comme si un ange nous soufflait à l’oreille
les traces d’un paysage inconnu

(journal des mots n°10, 20 janvier 2012)

reflux d’une musique

Danser dans la rue
risquer d’être écorché
par un son qui passe

danser dans la rue
hurler immobile
en cherchant le silence

danser dans la rue
hypnotisé par le flux
et le reflux d’une musique

qui se rit du temps

inspiré du morceau Réseaux de l’album Réel de Fred Frith et Noël Akchoté

mots en château de sable

même si on cherche en soi
les mots deviennent parfois
des châteaux de sable
impuissant à changer
la réalité qui se délite

(journal des mots n°9, 19 janvier 2012)