un ange inquiétant

des balbutiements qui soignent
les démons hypnotisés par la mélopée
cherchent un salut dans le piano
qui les frappent et les transforment

surgit l’ange
fascinant réconfort
qui inquiète

à l’écoute de Doctor / patient de Meredith Monk

masques sonores

une voix crépite au-dessus d’un piano
volcan hésitant
qui souffle les braises de nos sens

à l’écoute de Masks de Meredith Monk

l’attente

J’ai souvent préféré l’attente
sauver quelque chose du temps
avant que la fureur agitée
nous emporte
pour n’être à peine plus
qu’une poussière de rêve
troublant l’ombre d’une main

d’après le Saraanne’s photoblog, inspiré de la photo Hammershoi
( et citation: « Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais », Annie Ernaux)

Vie spirale

Ma vie devient spirale
se fondre peu à peu dans le dessin
devenir une histoire
débuter une existence indépendante
regarder avec angoisse
celle-ci se dérouler comme une pièce de théâtre
impression étrange de connaître les personnages
mais ne plus les comprendre
croire que ce n’était qu’un rêve
mais douter
quand en se retournant on voit la lumière s’éteindre derrière l’anneau de Moebius

d’après le saraane’s photoblog, inspiré de la photo Moébius

l’air de rien

Elle ne pleure plus
Elle rêve encore un peu
à ce fardeau envolé
son ami le chien
qui faisait sautiller sa vie

tout pèse maintenant
alors elle passe et repasse devant ce graffiti
l’air de rien
juste un hommage à la vie qui va comme elle peut

d’après le photoblog Laurent Roch Photography, inspiré de la photo At home

hésitation

Comme une hésitation
sortir de l’ombre
pénétrer sur cette grande place
seul
foncer tout droit
devenir grand
sentir l’air dans ses cheveux
libre définitivement
ne plus se retourner
ne plus avoir peur
rire avec les nuages noirs

d’après le photoblog Laurent Roch Photography, inspiré de la photo Hésitation

Le port s’éveille

Chaque matin je m’éveille
dans le fracas liquide du port
le métal et la mer explose la ville
avec la complicité sournoise et feutrée de la brume
comme tous les jours,
le port forge ma conscience aiguë
de la fragilité des mots
flottant dans l’éphémère.

inspiré du photoblog exposure.unforgiven-art.de, d’après la photo The port wakes up