J’habite la tristesse des rires
J’habite la lumière noire
J’habite la plaie des mangues
J’habite la dentelle des récifs
J’habite le cri du rhum
J’habite la mal-parole
J’habite la piqure du yen-yen
J’habite cette fleur insaisissable
Mon île
Prison en double
Voici deux inspirations différentes à partir de la même photo
1
Qui osera franchir cette limite,
faire ce pas de l’autre coté,
regarder au-delà des barbelés
Il n’y a pas que le vent qui cherche à parcourir le monde
2
Ces fils barbelés me hantent comme le crissement de mes pieds sous la neige. Je fuis, je fuis toujours, je m’enfuis de tout et tout me rattrape toujours, toujours il faut faire face, toujours il faut payer ces inconséquences, ces petites erreurs et ses grandes fautes. Ces barbelés cassent mon horizon, définitivement, ces longues journées en prison, étranglé par les barreaux, trop peur d’air pour respirer, beaucoup de temps pour rêver, avec pour seul obsession la vengeance et puis la fuite, s’enfuir loin de la justice, de l’angoisse de la culpabilité qui veut toujours nous rattraper, qui veut sans fin nous enfermer et nous broyer dans la prison des coeurs blessés, il n’y a pas que les corps qui sont en prison…
d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo Prison
La clé de ma folie
Je contemple l’excès
le désert métallique de ma folie
mon coeur recherche la larme qui ouvrira
dans l’écheveau de mes contradictions
l’évidence du sentiment qui trace
d’une joie simple
délivrée des peurs inconnues.
d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo The key to my heart
Vertige
Si beau vertige,
bulle d’air pour mourir
juste un pas léger
Si d’air
Noir
d’après le photoblog Irregular d’Ernesto Timor, inspiré de la photo Vertige, nausées et mal de mer
Mots automatiques
Les mots qu’on n’ose dessiner s’effacent
automatiquement
ombre des pensées
Ma vie prend un goût de bleu
innachevé
Ces lettres en équilibre sont les griffes
labourent mes remords
Ma vie perd son relief sans la photo
instants saisis d’instants
sitôt disparus
donnant la seule saveur poétique
attente infinie
se dissoudre dans la couleur
oublier
d’après Irregular, journal laboratoire – photoblog d’Ernesto Timor, inspiré de la photo automatiquement
Se souvenir des belles choses
La femme n’était pas la mariée, elle se perd dans le décor de ses affabulations, la pièce est perdue, le sens s’est décomposé avec le papier peint, aucune écriture ne lui donnera la grâce du chemin, son corps se cache
la femme gesticule pour distraire du drame, de la fin des illusions, de l’absence de mots à dire,
il n’y a plus rien à cacher sauf le souvenir des belles choses
trop éparpillées dans son vide
d’après le photoblog Irregular d’Ernesto Timor, inspiré de la photo Se souvenir des belles choses
Temple
Ce n’est pas un rêve, il y a bien
un temple, une parenthèse hors du temps
de l’autre coté de la rue
Il y a longtemps que je n’étais pas sorti
de mes angoisses dehors
tout a changé depuis mon regard
le temple n’était qu’une ruine absurde
Il y a longtemps que je n’étais pas sorti
Le lieu est habité une épaisseur spirituelle est palpable
Tout revit mon coeur si haut si loin de moi
revient chercher quelque chose
ici bas
d’après le daily photoblog d’hikari, inspiré de la photo Temple
Disparaître
Quand viens la fin du voyage,
il reste à peine les images
que les corps s’effacent
pour vivre encore un instant
dans les sensations, ces souvenirs sens
ces moments à part où l’on n’est plus soi
où l’on naît soi se fondant dans l’image
ce lointain, autre,
auquel pourtant il faudra dire adieu.
D’après le daily photoblog of Hikari, inspiré de la photo Adios Menorca (Vanishing)
Psycho
La folie grandit en moi,
ces fissures dans mes neurones
les spirales encerclent mon air
c’est le monde qui est fou
toutes ces idées écoeurantes qui s’amoncellent
impossible de grandir
sans rire des absurdités que j’imagine
c’est le monde qui est fou
et je suis l’enfant qui détruira le mal
au marteau de mes mots
c’est le monde qui est fou
et je ne dois plus rire de ces spirales
fichus fantômes dans mes yeux
c’est le monde qui est fou
d’après le Daily Photoblog of Hikari, inspiré de la photo Psycho
Ombre et lumière
Dans un souffle la lumière a balayé l’ombre
les feuilles ont respiré cette clarté
ivresse des apparences
regarder sourire les arbres
bercé par la danse séductrice des feuilles
maquillées et habillées pour le bal clair-obscur
cette frénésie des beaux jours
juste avant l’invasion du sombre
inquiétante suspension
d’après le photoblog de Ian Bramham, inspiré de la photo Shadow and Light