Dire aux mots d’attendre encore un peu

Devant la fenêtre à histoire, j’attends les mots
Le murmure de mes rêves se fait entendre sur le cliquetis du clavier
Parfois, j’ai peur
La phrase est suspendue à une douleur,
J’aimerais fuir,
fermer la fenêtre et laisser se dissiper
se dissoudre dans l’air les maux
pouvoir dire « attends, je reviens tout de suite »
et ne garder que le beau
sur la page qui vient de s’écrire

inspiré du Fakri’s Photoblog, d’après la photo I come back!

L’air des couleurs

Le trompettiste attendait son heure
laissant les passants se baigner dans la mélodie
pour dire les couleurs de la vie
sa douce rondeur se déposera sur l’air électrique
la brume sourira sans manière d’un soleil
délivrant les sourcils accablés de mauvaises vibrations
la ville respirera soudain le rock serein
d’un violent désir de danser,
un pas après l’autre,
sa liberté d’être à nouveau soi.

inspiré du photoblog Strawberryfields, d’après la photo a singled out trumpet player

Tulipe

Perdre la raison
Aimer ce point aveugle
qui décalque sa vie
inspirer les parfums sensuels

et, se réjouir qu’enfin
ne se perdra plus dans la lumière
et pourra offrir ses belles fleurs
jaillies de l’ombre
la femme au coeur lointain.

d’après du photoblog Strawberry Fields, inspiré de la photo Tulips

Ne pleure pas

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que tout recommencera
la tendresse, l’amour, la joie,

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que nous ne sommes pas tous des salauds
des inconstants, des coureurs, des insensibles

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire mes mots doux
fondre dans ses yeux, rire avec son rire

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que la vie est belle
sur son sourire, dans ses cheveux, dans ses bras

J’aurais voulu lui dire de rester
J’aurais voulu qu’elle m’écoute, moi, son confident,
devenir son ange d’amour, la vent léger de son quotidien
être celui qui chahute ses journées, son nouvel amour.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo Cry me a river

Jaune sur fond bleu

colline-ble.jpg

une vibration jaune réchauffe ma foi
l’été n’est pas que chaleur écrasante
mais aussi rencontre sensuelle
entre le ciel et la terre
sur les ondulations espiègles du blé
cette frange légère qui sait caresser le vent
promesse d’un ailleurs

d’après la photo Champs du Razès de Jacques G.

Jouer avec le feu

Dans le brouillon de ma vie, j’écris avec le feu
ce coeur qui fait battre mes rêves
Dans la griffure de mes sentiments, j’écris avec le vent
ce souffle qui anime mes joies
Dans le choc de mes douleurs, j’écris avec le macadam
cette pierre qui casse mes peurs
Dans le clic de mes images, j’écris avec la lumière
cette fantaisie qui jongle avec mes espoirs.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo But don’t play with me, ’cause your playing with fire

Vue décolorée

Je crie cette vue disparaissant dans de lignes de fuite,
Je hurle ce monde perdant ses saveurs
Je frappe ces corps devenant imprécis

que les couleurs s’affadissent et je sanglotte
que les formes se raidissent et je me crispe
que les reliefs disparaissent et je tombe

Une tache blanchâtre gangrène mon paysage
je marche dans les flous
et mon souffle n’aspire que des contours
et je ne sais plus quoi photographier
et je ne vois plus que des spectres

Je suis perdu dans un monde qui m’efface

d’après les photos de Ernst Haas, inspiré de la série abstracts dans color gallery

Carte postale poétique

Collage poétique Recto

Collage poétique Verso

Contre la gangue du quotidien métallique
Danser légère dans l’hiver
comme un rêve de plage azur
et dans le murmure d’un chat
Enflammer le brouillard
pour qu’il devienne embruns
sur mon visage heureux

Traversée du temps

Seule trace qui nous reste de lui

ce reflet dans la porte vitrée

Chaque fois qu’on passe, il est là

ombre impalpable, immobile,

sage devant l’arbre en fleurs

cette silhouette effacée inquiète tout autant qu’elle rassure
de sa présence

avant de fuir ses journées dans la vitre

fasciné par la profondeur de champs
il parlait de traverser le temps

d’après le blog Liminaire, inspiré de la photo La traversée du temps