et elle danse…

éprouver l’apesanteur de soi
toujours ce défi obsédant
libérer mon corps de son ombre
m’abandonner à ce délire radical
où mouvement après mouvement
je deviens un clin d’œil
imperceptible lumière qui brille en nous.

d’après le photoblog Bulles de vie, inspiré de la photo and she’s dancing

Porte fossile

Gratter sans cesse cette photo
image mauvaise
impossible de se souvenir
délaver et affadir les sentiments s’insinuant
cette porte jamais ouverte sur un dehors
toutes les veines du bois
strates d’un soi minéral
fossile de toutes mes impasses
de tous mes non-dits

et quand le flou sera presque total
sur le mal de cette image
sur l’impossible instant où frapper à cette porte
il ne sera plus utile de chercher cette clé

d’après le photoblog Cut But Stupid, inspiré de la photo Just a knob

Ciel mauve

Perdu dans mon cerveau
le ciel mauve trahi mes sentiments
Ce flou oppressant
cherchant à, cherchant à
envahir mon rêve de pureté
cette luminosité qui fatigue
la violence, l’espoir, la joie
qui détruit pas après pas
la douceur des flocons

d’après le photoblog Cute But Stupid, inspiré de la photo Mauve Sky

Entre les mots

Entre les mots

des espaces

Blanche parole qui

C’est balbutier qui est

Tout dire est ce que?

dans un souffle, tout entendre qu’on ne voudrait

Silence traces de phrases à dire

chercher, chercher, chercher, chercher,

Saisir la légère turbulence indicible que

Et s’arrêter quand trop d’écho envahit

Pour Aimé Césaire

J’habite la tristesse des rires
J’habite la lumière noire
J’habite la plaie des mangues
J’habite la dentelle des récifs
J’habite le cri du rhum
J’habite la mal-parole
J’habite la piqure du yen-yen
J’habite cette fleur insaisissable
Mon île

Prison en double

Voici deux inspirations différentes à partir de la même photo

1

Qui osera franchir cette limite,
faire ce pas de l’autre coté,
regarder au-delà des barbelés

Il n’y a pas que le vent qui cherche à parcourir le monde

2

Ces fils barbelés me hantent comme le crissement de mes pieds sous la neige. Je fuis, je fuis toujours, je m’enfuis de tout et tout me rattrape toujours, toujours il faut faire face, toujours il faut payer ces inconséquences, ces petites erreurs et ses grandes fautes. Ces barbelés cassent mon horizon, définitivement, ces longues journées en prison, étranglé par les barreaux, trop peur d’air pour respirer, beaucoup de temps pour rêver, avec pour seul obsession la vengeance et puis la fuite, s’enfuir loin de la justice, de l’angoisse de la culpabilité qui veut toujours nous rattraper, qui veut sans fin nous enfermer et nous broyer dans la prison des coeurs blessés, il n’y a pas que les corps qui sont en prison…

d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo Prison

La clé de ma folie

Je contemple l’excès
le désert métallique de ma folie
mon coeur recherche la larme qui ouvrira

une clé pour sentir

dans l’écheveau de mes contradictions
l’évidence du sentiment qui trace

le rire partagé

d’une joie simple
délivrée des peurs inconnues.

d’après le photoblog Man with 101 names, inspiré de la photo The key to my heart

Mots automatiques

Les mots qu’on n’ose dessiner s’effacent
automatiquement
ombre des pensées
Ma vie prend un goût de bleu
innachevé
Ces lettres en équilibre sont les griffes
labourent mes remords
Ma vie perd son relief sans la photo
instants saisis d’instants
sitôt disparus
donnant la seule saveur poétique
attente infinie
se dissoudre dans la couleur

oublier

d’après Irregular, journal laboratoire – photoblog d’Ernesto Timor, inspiré de la photo automatiquement