confetti

bulles de joie dansant une sarabande
entendez-vous les rires
petits boutons sur bonheur bleu
chanter sans oublier
passé qui compte sans être grave
l’insouciance n’est pas qu’une parenthèse
c’est le pari d’une euphorie
celles de mains qui jettent
jour après jour
leurs soucis vers le ciel
pour goûter le plaisir incroyable
de voir leurs couleurs se dissoudre

d’après le photoblog Photo>MDNY, inspiré de la photo Lunar New Year Confetti Against a Blue Sky

modern times

débris de mon délire
mes cercles de folie
tourner, assembler, vérifier, tourner
mon corps mécanique sans fin
vie machinale qui tourne
dents qui broient corps, cerveau et

cassure insensée
musique effondrée sur le macadam
je n’étais pas rouillé

d’après le photoblog take by fake, inspiré de la photo modern times

cri du déclic

dentelle de glace
rythme craquant des espoirs
monde monochrome
sourde fissure
goutte après goutte
la folie fond et refuse
la pulpe givré prévient
l’horizon s’arrête au blanc
rites immobiles
négation des contrastes
blanc qui crie
déclic qui oublie
le crime, simple m entre le cri et e

d’après le photoblog take by fake, inspiré de l’image ice world macro

anachronisme

feuille silencieuse
sur la terre qui croustille
j’écoute les bruits inquiétants
il n’y a que des ennemis
pour me renifler
ou me photographier
j’ai vu de près les dents de la mort
impossible d’être au second plan
flou
je ne voudrais pas être cet anachronisme
couleur fautive sur fond blanc
impossible se s’arracher à ce rythme obsédant

d’après le photoblog la faute aux couleurs, photo anachronisme

sur tes rides

notre histoire est inscrite sur tes rides
tu as voulu partir
ta silhouette hante mes yeux
obsession de ton visage sur mes vitres
je n’ai jamais pu croire à la tristesse de tes yeux
j’aurais dû
ta sensualité est gravée sur le relief de ta peau
jamais un soupir au-dessus de l’autre
juste ton corps qui frissonne silencieusement
et ta peau qui s’adoucit d’aise
mais ton immuable visage triste
j’aurais dû
dessiner ce sourire
qui nous a toujours manqué
donner une trace à la joie que tu cherchais
j’aurais dû

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo ...500

perdre son masque

grater l’image pour cacher
faire disparaître la vulgarité du réel
le trop plein d’évidence
chercher désespérement ce que l’on a ressenti
l’image est un masque à émotions
enlever couche après couche
faire rendre gorge la photo
lui faire transpirer le soupçon
derrière les poussières du papier
toucher de ses doigts un peu de sens
regarder et
perdre son masque

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo …seelengut

j’ai écris tant de mots

j’ai écris tant de mots sur tes mains
j’ai écris tant de mots sur ta bouche
j’ai écris tant de mots sur ton corps
que je ne sais plus la couleur de tes yeux
toutes mes histoires se superposent, se fondent et se mélangent
j’écris trop de récits, trop de romans, trop de poèmes,
pour être sûr que tu existe vraiment
si loin de mes doigts qui te cherchent jour après jour
il suffit d’un flash
une promenade en ville
un corps à corps
ton visage endormi
pour que le trouble menace

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo l.l.l.l.l.l.l |

papier d’amoureux

Les mots d’amour ne se ramassent pas
Ils brillent dans l’air
suspendu à nos espoirs
trop intimes pour s’écrire
ils s’éparpillent à tout vent
nous laissant un air de douceur
à écouter l’un contre l’autre
l’écho de leur froissement
en traversant le jardin
moment si gracieux
que nous oublions
le baiser tant attendu

d’après l’exposition virtuelle « La photographie humaniste » de la Bibliothèque Nationale de France, photo Amoureux traversant le jardin du Luxembourg (Paris, 1962)

l’attente

une vie de banc public,
attendre
les pénibles, les fourbes, les indifférents,
les rêveurs, les dragueurs, les galopins qui grimpent partout,
les nourrices à poussettes, les amoureux qui s’embrassent toujours

une vie de banc public
entendre
les soupirs, les hurlements, les déclarations,
les pleurs, les banalités, les slurps,
le brouhaha grave ou le silence heureux

une vie de banc public
supporter
les grands, les frénétiques, les demi-fesses,
les faux-maigres, les envahissants, les sédentaires
les anorexiques, les vrais gros et les demi-portions

une vie de banc public
n’être jamais seul
même quand le parc est vide
car certaines âmes sont assises pour toujours
et le matin, vous pouvez les voir briller
elles frémissent de nouvelles rencontres
elles nous murmurent de jolis contes inconnus
elles nous chantent la nostalgie des corps

d’après le photoblog chambrenoire, la photo The wait