chaque fois que je sentais son absence

chaque fois que je sentais son absence
je fermais les yeux
imaginant une photo d’elle
et son image mélancolique s’efface peu à peu
telle la voile d’un bateau
qui s’enfuit au loin
faseillant sous le vent

les yeux ouverts
son absence me brûle violemment.

d’après le photoblog brisedemer, inspiré de la photo Absence

a l’ombre du livre…

A l’ombre du livre
la maison est vide
des personnages qui envahissent
nos yeux, nos paysages intérieurs, nos rêves,
jusqu’au dernier souffle
quand la dernière page
se tourne
chut!

d’après le photoblog brisedemer, inspiré de la photo Portrait

fleur irradieuse

une aube suspendue
entre effroi et paix
se laisse caresser
par une fleur irradieuse
fascinante beauté
de la catastrophe invisible

inspiré du photoblog Sharaku, d’après la photo 斑夢

un ange inquiétant

des balbutiements qui soignent
les démons hypnotisés par la mélopée
cherchent un salut dans le piano
qui les frappent et les transforment

surgit l’ange
fascinant réconfort
qui inquiète

à l’écoute de Doctor / patient de Meredith Monk

masques sonores

une voix crépite au-dessus d’un piano
volcan hésitant
qui souffle les braises de nos sens

à l’écoute de Masks de Meredith Monk

l’attente

J’ai souvent préféré l’attente
sauver quelque chose du temps
avant que la fureur agitée
nous emporte
pour n’être à peine plus
qu’une poussière de rêve
troublant l’ombre d’une main

d’après le Saraanne’s photoblog, inspiré de la photo Hammershoi
( et citation: « Sauver quelque chose du temps où l’on ne sera plus jamais », Annie Ernaux)