Engrenages

Cette nuit j’allais m’amuser je devais m’amuser j’allais danser laisser mon corps s’enivrer de fatigue les tourbillons de la nuit en boite de nuit comme à Cannes comme au Festival je devais m’amuser c’était le moment ou jamais de plonger dans l’engrenage noir et blanc j’allais me laisser tourbillonner je partais en chasse proie ou être la proie peut importait la place seul le jeu en valait l’ivresse je devais m’amuser perdre tous mes repères

me noyer dans la lumière effrayer mon angoisse dans ces ambiances saturées de sons de couleurs de lumières ne plus rêver de se perdre dans le bras de n’importe qui quand plus rien n’a d’importance que la peur disparue se délecter du flou définitif des sensations tomber dans l’absurde répétition de l’ivresse des mots qui rien ne veulent rien dire déguster cette fuite quand plus rien n’a d’importance que la bouche qui m’embrassera encore une fois

ne plus ressentir son esprit s’éloigner de son corps étrange pressentiment d’actions qui se répètent fatiguant ces pas qui résonnent sur une ombre trop réel pour ne pas être en danger si loin de la lumière je ne dansais plus avec ma fatigue avec mes désirs j’accomplissais hagard ce que mon corps dictait je ne rêvais plus le peur me dominait la fuite n’avais rien tourbillonner quand tout a été finis dans un faux semblant de paix j’aurais dû me perdre je ne me suis pas assez amusé encore une fois

inspiré du photoblog les Particules Etranges, d’après le photo le gibus, un lieu mythique

Souvenirs nocturnes

Si beaux souvenirs, la nuit n’était pas enchantée mais les façades enjôleuses sous les lumières, artifices cachant des attraits plus violents et sulfureux, toute la ville conspirait à endormir les visiteurs occasionnels, englués dans la fascination ils se noyaient joyeusement dans les furieuses zones d’ombres, quand ils ne mourraient pas, le passant tremblait de s’y risquer à nouveau, définitivement dépendant.

d’après le photoblog Morris Taub Exposed, inspiré de la photo Nightlife

Flots d’hiver – Winter’s floods

Le flot d’hiver fondait lentement
assis, je regardais longtemps,
fuir mes pensées
accrochant à ce coffre abandonné
un flot d’histoires
délicieusement tourmenté.

english

The winter flood disolved slowly
seated, I looked long
vanish my thoughts
hanging to this deserted coffer
a flood of stories
delightfully tortured

from / d’après le photoblog Morris Taub Exposed , inspiré de la photo Flood

Savoir pleurer – Be able to cry

Savoir pleurer

Le coeur a besoin de pleurer
sinon ce n’est qu’un muscle évidé
qui bat à peine
dans un corps sans contraste,
moins qu’une trace
morne vie
sur cette photo grise

english

Be able to cry

The heart need to cry
or else it’s a empty muscle
which beat hardly
in a body without gradation,
less than a trace
a gloomy life
on this grey picture

From / d’après le photoblog de Morris Taub Exposed, inspiré de la photo Weather

Reflet d’un avant

C’était un soir de masques et de fureurs
Déjà la pièce avait commencée dans ma tête
Bientôt mon corps allait tremblé
Juste avant d’entrer
Jouer avec soi, un autre malheur,
sentir l’émotion surgir de la salle
enfin libre
de choisir à qui ressembler

d’après le photoblog d‘Ilan Bresler, inspiré de la photo Reflections

L’écouteur

Je suis fou
J’écoute aux portes, dans la rue, dans les parcs
dans les musées, dans les musées, chez les gens
C’est pas si facile
d’entendre tout ce qui se dit
le banal est ennuyeux
les ragots pas toujours croustillants
Les compliments souvent calculés
Les mondanités trop mielleuses
Les murmures plus intrigants
ils disent les secrets, les vacheries, les mots doux
Les déclamations trop attendues
elles blablatent, parlent faux ou injurient
j’exclue les cris d’amour si émoustillants
j’aimerais tout retenir, me souvenir, être dépositaire
de tous ces paradoxes
mais il en a trop
c’est si contradictoire
si impossible à comprendre
je suis fou, oui,
de ces impossibilités
le bonheur est à portée de mots
mais ils n’osent pas.

d’après le photoblog d’Ilan Bresler, inspiré de la photo Listener

Tache indélébile

Les émotions contradictoires se dispersent peu à peu
J’efface un à un les couleurs du paysage
la raison
Ne plus souffrir
partir se baigner dans ce monochrome médicamenteux
se dissoudre dans l’eau
l’oubli
quand soudain
surgit cette tache indélébile.

d’après le photoblog d‘Ilan Bresler, inspiré de la photo Red