Tout mouvement est danger de mort
L’oxygène ne manque pas
mais le corps n’ose plus
absorber l’extérieur
bouger et ressentir
même la parole
les odeurs
l’air
pétrifie
île de mots…
Tout mouvement est danger de mort
L’oxygène ne manque pas
mais le corps n’ose plus
absorber l’extérieur
bouger et ressentir
même la parole
les odeurs
l’air
pétrifie
Quand je regarde la ville
quand je fonds en elle
Je ne sais plus
ce qui est réel et ce qui est irréel
cet enfant qui meurt de faim, sur l’affiche
ce passant qui ne sait où il va, sur le trottoir
ce qui est important et ce qui ne l’est pas
ce film qui me promet, une belle histoire
cet ami qui bavarde, une belle déprime
ce qui m’émeut et ce qui m’indiffère
ce joli mannequin qui irradie, dans la télé
cette belle vendeuse qui me sourit, derrière la vitrine
Quand je regarde ma ville
quand je me fonds en elle
je ne sais plus
qui je suis
réel ou irréel.
d’après la galerie d’Elaine Vallet, inspiré de la photo Chantier
Le son comme une énigme
sensation si forte
qu’elle peut tout détruire
J’ai le mal de ville
trop de boutiques, trop de bâtiments, trop de voitures
j’ai le cerveau au bord des lèvres
trop de bruits, trop d’odeurs, trop de contacts
je suis écœuré
tout devient flou, je me sens mal
il est trop tard
ne pas courir
ne pas vomir
ne pas s’évanouir
ne pas
non
d’après la galerie photo d’Elaine Vallet, inspiré de la photo Bruges-O
J’ai mal à ma ville
Les murs sont là
solides obstacles
Les corps déchirent le papier
violence en manque d’amour
qui saura arracher ces préjugés?
d’après la galerie d’Eleine Vallet, inspiré de la photo les murs de nos villes
Ce rêve n’est pas une guerre
pourtant tout est détruit
la terre, la nature, les gens sont recouverts
blanc os
il n’y a que cette lanterne qui brille
orange rouille
laissant un doute dans mon coeur
rouge figé
d’après le photoblog Lucidtones, inspiré de la photo lantern
C’est un rêve d’ailleurs
sans bouger
je pars
je flotte sur l’océan
je cherche un éden
un lieu de tous les possibles
je cherche la part de l’ange
cette évasion d’un jour qui n’appartient qu’à moi
je cherche un autre moi-même
quelqu’un de meilleur
d’après le photoblog lucidtones, inspiré de la photo Pier
Je voudrais ne pas trembler
respirer avec quiétude
sauf que
mon corps oppressé
sait mieux qui moi
ce qui écrase
sauf que les doutes
comprime ma voix
faible filet de mot
sauf qu’il n’en peut plus
de ce flot d’inquiétude
sauf que l’angoisse
cette déferlante cherche
à écraser les maigres mots
sauvé à la gorge serrée
sauf que l’oubli
voudrait tout aspirer
jusqu’à l’asphyxie.
Silhouette émouvante
qui traversa mon viseur
le temps d’un clin d’oeil
j’avais voulu saisir
sa marche évanescente
comme une volonté de disparaitre
ne plus être la cible
d’un coeur noir
malade d’amour
d’après le photoblog Shooting Giraffe, inspiré de la photo target
Le silence a ses larmes
cette pudeur grave des émotions
quand tous les mots glissent sur la joue
le silence a ses joies
cette pudeur aigüe des émotions
quand tous les mots sourient à des banalités
le silence a ses peurs
cette pudeur paniquée des émotions
quand tous les mots crispent la gorge
le silence est une paix
cette pudeur joyeuse des convives
qui n’ont plus besoin des mots
pour s’aimer