ne pas toucher

les phrases s’effacent
la page s’épure d’une complainte
la blancheur crisse cette évidence
poésie intime des caresses
cette trame sensuelle        des coeurs
qui s’écrit sur cette peau
laissant plus de traces qu’un
trait de plume,     même généreux
froisser le corps est plus violent qu’

écraser une feuille (de papier)

les mots peuvent ne pas

toucher

la main non

d’après le photoblog maivju:z , inspiré de la photo …but not touch

légère dérive

plus je marche,
plus je monte,
plus je me sens léger, inconsistant,
frèle fremissement enveloppant
rêve léger d’être nuage
flotant informe au-dessus du      vide
voir virevoleter les cerfs-volants
se débatant impuissant d’aller si haut
l’air ivre, je chante contre le vent
si seul à siffler ma folie
avant de s’évanouir mon corps   suspendu
cherche à capter le courant assentionel
légère dérive du cerveau   si   peu   oxygéné
il suffirait de glisser sur l’air frais.

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo fresh air

mélo profondeur

La voix frissonne sa douce tristesse
elle cherche l’assurance des instruments
la mélodie blues percute sur les doigts du guitariste
mélo mélancolie mélodrame mélo mélancolie mélodrame etc…
(air folk) (air rock)
la voix cherche note après note la joie d’avant
le disque danse sur la platine
course autour des mots à peine feuler
trop difficile à dire
trop peur
la voix se cache derrière les autres sons,
les guitares dévoreuses,
la percussion à peine présente,

trop
trop difficile
dire
la voix suspendue suggère avant que

d’après la proposition 188 de l’atelier d’écriture sur Marelle (08/06/2007):

L’espace d’un instant. La traduction la plus sensible, la plus immédiate d’une expérience, celle du quotidien, de la sensualité, de l’amour, de l’approche de la mort, de l’Invisible. L’expérience d’une écriture des profondeurs, dans une fragilité du poème.

(Appareils), Frédérique Guétat-Liviani, Farrago / Léo Scheer, 2002.


douleur dissoute

bruit dissoue douleur
doux pchitt de l’aspirine
pfff les soucis sans dessus dessous
pfff tête compressée trop comprimée
doux pchitt de l’aspirine
l’eau frémit et fait fuir l’écho fatigué
sang tape dans les tempes aléatoire
le jet de bulles gratte les impuretés
soulageant de la pyramide bruyante
multitudes de bizarreries quotidiennes
des fardeaux sédimentés heures par heures
les mirages s’évaporent, les poids peut-être, enfin, tout de suite,
d’abord casser l’écho sournois, ensuite vomir le halo ricaneur, enfin frapper le courant d’air impuissant,
chaque gorgée d’eau embullée
réanime et fait jouir du plaisir sensuel

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Aspirin

Danse des sens

Je regarde tous ces visages de toi
nostalgie de ta      bouche
Je regarde tous ces mots de toi
nostalgie de tes         murmures
Je regarde tous ces habits de toi
nostalgie de tes courbes
Je regarde toutes ces photos de toi
nostalgie de ton insouciance
Je regarde toutes ces traces infimes
nostalgie de tes   danses impromptues
se sont tues
sans un frôlement d’adieu
la détonation finale est venue avant
que je puisse reprendre ma respiration
tes phrases dansaient comme une marche militaire
mon corps courait pour s’asphyxier, refuser,
jusqu’à ce que la moindre forme de toi ait disparue
nostalgie de mes mots qui savaient te faire danser les sens

d’après le photoblog JENRIKS24hphoetry, inspiré de la photo Strobo-Action

Douche bleue

Je voudrais que ma vie ait un air de fête
foisonner de lumière dans ma tête
effacer les bleus du rire,
je voudrais peindre ma vie en espoir
non en griffures violettes
délicates blessures successives,
chercher la prise,
allumer un peu de vivre
être touché jusqu’aux fibres de mon coeur
je voudrais    …trembler… quand elle arrive.

d’après le photoblog petermartin.dk, inspiré de la photo light showers

Dents de pierre

Folie dans un son
craquement de pierre
mon cerveau perd ses repères
crac in-localisable
ce bruit inlassable angoisse ma gorge
désorienté, il faudrait tout casser
faire cesser ce gris qui rouille mes yeux
mon horizon étouffé par le son
quand je tombe avec délice dans ce brouillard
enfin tout cela s’arrête
à part une petite douleur
si fine, trop fine
si petit sentiment d’exister encore
quelques secondes

d’après le photoblog de petermartin.dk, inspiré de la photo Teeth crushing rocks

Lignes de fuite

Paix a-plat
j’ai le goût de la couleur plein les yeux
barrières imbrisables
la fuite finit toujours    fondre
immobile le mirage attend son miracle
l’heure riche fusion de la mer et du muage ou nuage ou marécage ou
le ciel respire l’eau en ligne brisée
c’est trop vide pour être vrai
peur
prisme panique
de l’espace découpé en traits droits, délimités
dangereux
j’attends le dégradé de gris
souffle de ma joyeuse folie
mon corps dissout déjà dans tous les sens,   di s so   cia tion
svp, ne capturez plus d’images
plus d’images

plus

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Lines

neurophobie

tremblant écho

le souffle peine
un lamento cherche sa respiration

casser, refuser, couvrir la stridence insidieuse
non éloigner l’illusion du vent
chercher le chant qui feule
l’imperceptible signe de vie

non rester éveiller et se méfier
le souffle peine
un lamento cherche sa respiration

brisures sonores entêtantes

non ne pas tomber
se préparer au combat
comment reprendre son souffle
alors que le corps s’abandonne d’avance à

fascination d’une cacophonie animale
paisible lointain chaleureux
un lamento peine
un souffle cherche à reprendre ce que

le tremblant écho vole
combat fasciné des brisures essoufflées
reprendre ce que


inspiré de l’album Neurophobie de M.Alexis.M , d’après le morceau vieux lugo

(Il s’agit d’une tentative de diversifier mes sources d’inspiration. Je pars de musique concrète ou accousmatique et je rédige le texte en écoutant un morceau Celui-ci est en écoute libre sur Jamendo. Je n’ai pas réussis à insérer un player pour vous permettre de l’écouter directement depuis le site. Dès que possible.)

délavée

le temps affadi est cette couleur enclose qui rouille, clôture de l’horizon qui fond en poussière, lavage après lavage nos espoirs se décapent, certains rires s’incarnent de bois, d’autres bouts de vie ne sont plus que des touches à peine colorées, nos peines sont profondément incrustées dans la matière, échardes saillantes visant notre corps fragile, pouvoir étreindre les chairs teintées avant de s’éteindre, extinction de toutes les couleurs, la main s’approche pour résister au délavé

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Time Capsule