les mots se noient dans le brouhaha

Disséqués par la banalité
les mots se noient dans un brouhaha
tellement vidés de leur essence
qu’ils sont incapables d’exploser pour nous.

(journal des mots n°79 / 10 mai 2012)

je suis le Sud

Sur un air de bandonéon
on s’est embrassé pour la première fois
et pourtant nous a saisis
la nostalgie d’un amour qui prend fin
la peur d’un soleil qui ne se lèvera plus
dans le Sud de notre enfance
et pourtant on revient toujours
à ses premiers amours
cette tristesse des vies inabouties
comment quitter l’insouciance du Sud
et pourtant ton corps reste imprimé en moi
l’amour a le goût de ta bouche
comme une mélodie lancinante
infiniment triste
et pourtant on revient toujours dans le Sud.

d’après le morceau Vuelvo al Sur d’ Astor Piazzola, chanté par Roberto Goyeneche

les mots dansent lentement

Enveloppé par la voix
les mots dansent lentement
l’émotion qui envahit
la joie gagne sur l’incertitude

(journal des mots n°78 / 9 mai 2012)

les mots font des catastrophes

Trop longtemps oubliés
les mots font des catastrophes
quand insensibles à la caresse
ils ne savent plus rêver les corps

(journal des mots n°77 / 8 mai 2012)

le souffle continu

Doux délire qui strie jusqu’à la pierre
avec une infini lenteur
je perds mes repères
se volatiliser dans l’écho
aucune souffrance
à peine ce petit mal être
qui s’accroche à la mélodie
impossible de saisir
le souffle continu

d’après le morceau Oblivion d’Astor Piazzolla, interprété par Gidon Kremer

les mots se raturent

A la recherche de soi
les mots se raturent
esquissant par trop de creux
un portrait en renoncement.

(journal des mots n°76 / 5 mai 2012)

de quel bois sont fait les mots

le poète éperdu se demande
de quel bois sont fait les mots
quand ils n’enflamment plus son stylo
laissant les phrases en friche.

(journal des mots n°74 / 1er mai 2012)

les mots érotiques

Sur la plage,
laissez la place aux mots érotiques
ceux qui grisent
le vent qui passe.

(journal des mots n°73 / 30 avril 2012)