Tracé en rouge – 7

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lutte non le rouge libère le cri d’amour écho doux de mes mots doux fuite enfin fuite de la peur non tu n’avais plus peur dans tes yeux tu cherchais l’air l’air vif de mes mots de ma bouche comment mes mots d’amour te plaisaient mes mots pour tes yeux bleus pour ce sourire vide pour ta passion s’écoulant rouge mes yeux inondés de larmes de rouge fatigués de te chercher si loin se souvenir de l’air vif sur ton cou les traces de rouge sur mes mains se souvenir de tes mots tu parlais tu parlais contre la boue des mots rouges des grélons en pluie de gré ou de force mes mots d’amour glissaient dans ton coeur mes mots merveilleux fracassés par la pluie le tonnerre de ta pluie tes mots non pas ces mots sortir de ta gorge sortie de ce si joli cou couper mon élan

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Tracé en rouge – 6

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qui colle te colle au sol fatigue tout fatigue le mouvement au loin engloutit le cri la musique de mots doux la boue de l’amour pour toi pour ton sourire à toi arracher ce sourire pour moi effacer la musique non les mots qui ne voulaient pas non c’est quoi ces mots contre résister non c’est que de l’amour des mots avec de l’amour s’ouvrir aux mots les accueillir au lieu non regard fixe ton cou fixe s’ouvre à mes caresses de mots de mots tendres comme le baiser non juste un baiser t’embrasser t’embrasser avec ma bouche oui feu des langues pour brûler tes peurs ma lune sur ta langue s’embrasser non ton cou tremble ton cou ton cou crispé c’est là cri mes jambes fatiguées glissent rouge il y avait déjà du rouge sur tes mains sans lune non juste des mots tes mains douces vierges oui sans sang sans lune tes mains tendues vers non mes mains s’approchent musique étouffante des pas non pas mes pas sur la boue des pas nos pas ton cri

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Tracé en rouge – 5

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il n’y a eu qu’un bruit si fort si un bruit rouge un bruit comme ta passion qui explose sous mes mains le bruit de ton coeur enfin libre sous mes mains non ce que tu ne voulais alors que sous mes mains oui t’attendait ma passion cet amour sans limites pour toi ton visage ce visage rouge avec ses yeux bleus vides et un sourire enfin un sourire dehors un sourire dehors accueil franc ce sourire intérieur devient dehors aller enfin tu te laisse aller non t’évanouir non ne pas partir devant ce n’est que du rouge tu sais la passion ces mots  plein de joie vers toi vers toi ils ne non ils voulaient t’aimer ces mots seulement t’aimer pourquoi non pourquoi la boue le mépris ce regard le fracas de ce regard la moue oui la moue le rictus fourbe devant mes mains fuir la boue fuir devant mes mains fuir la musique de ton cri mes mots t’aimaient des doux des sucrés des mots d’amour si simples une musique simple douce pas comme la boue

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Tracé en rouge – 4

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à mes mains caressent épanouissent sous les caresses redoubler de tant de rouges caresses ton coeur passionné pour libérer la boue immobile l’attente non tu ne voulais plus attendre mais si tu pouvais attendre un pas de moi mes jambes fatiguées tu savais il a suffit d’un pas pour caresser ton corps non pas de surprise mais si tu es surprise alors que tu croyais me connaître non tu disais non à tout pourtant tu attendais ce pas un grand pas pour tes petits pas fatigués dans la boue non ce n’était pas de la peur l’attente seulement l’attente de la peur qui te faisait avait tant de passion à sourire non trop de sourires non tu avais peur un peu peut-être un peu peur que je partes avant de faire le pas attendre tu as su attendre que le sang coule sur mon visage que le rouge noircissent ma vue pour éteindre ce sourire visage sans sourire rouge de peur

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Tracé en rouge – 3

(…)

non tu dois rester encore devant mes yeux aveugles jambes épuisées de tant non marcher vivant vers ce visage est-ce toi? j’espère que c’est bien toi devant silhouette rouge la boue ralentit tout non les traces effacées plus la moindre mes mains sont rouges comme mes yeux que ton visage est pur tes yeux vides sans pleurs tu n’as pas pleuré eu le temps d’avoir des yeux sous tes larmes non tes larmes sans passion ta peur sans passion ma passion qui fait rire trop de rires dans ta bouche non rires dans ton coeur qui nargue ma passion cette joie vers toi mes mains vers toi tremblant de passion sans peur de serrer ta passion rires engloutis dans tes yeux qui se vident enfin libérer de la boue de la peur d’aimer non de l’envie de partir définitivement soi-disant fatiguée d’attendre que moi j’aime ton coeur comme j’aime ton corps non tes mots passionnés trahissent tout ton amour ton élan amoureux trop retenu enfermé trop violent cette violence rouge cet excès ce trop plein vers les autres non tu non ne pouvait pas résister

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Tracé en rouge – 2

(…)violence en toi en toi la fuite sans cesse loin de la boue loin de ton coeur apeuré les yeux fermés si clos si enclos si tellement enfermés définitivement enfermés sur le chemin vers non vers non tu n’oses non non le chemin du non enfermé si clos la boue glisse tu es loin comme perdu dans ton coeur qui refuse la Lune oui dans ma main il y avait la Lune ouvre si tu ouvres la Lune vient dans tes yeux si tu n’étais pas non un coeur blessé de frayeur effrayé de sa propre frayeur arrêtes non stop tout non accordes ton coeur au petit vent aucune frayeur n’empêche la marche je tombe j’embrasse la boue nous relie non notre lit la marche te rattrape jambe blessée faiblit à ta suite le coup fut rude non partir tu me fais faire des ronds air dans l’air extrême vif des ronds vifs pour vivre marcher vivant jusqu’à ton visage non mes yeux non ne voient plus plein de sang mes yeux brouillés de rouge amour couleur passion de rage rouge ma passion pour tes yeux bleus non pas vide ils ne sont pas vides devenus vides ils sont ils le sont dans le sang marcher encore un peu loin être loin

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Reflet d’un avant

C’était un soir de masques et de fureurs
Déjà la pièce avait commencée dans ma tête
Bientôt mon corps allait tremblé
Juste avant d’entrer
Jouer avec soi, un autre malheur,
sentir l’émotion surgir de la salle
enfin libre
de choisir à qui ressembler

d’après le photoblog d‘Ilan Bresler, inspiré de la photo Reflections

Ce pourrait être n’importe qui

C’était avant, la soirée s’annonçait belle, il faisait doux, le barbecue préparait de la bonne viande, je regardais les gens se servir au buffet, j’étais bien, pour une fois j’étais bien, je ne sentais aucune angoisse, toute crise d’asthme semblait improbable, je participais avec avidité aux conversations, c’était avant, aujourd’hui je regarde cette photo qui me parait si étrangère à moi-même, ce pourrait être n’importe quelle famille ou soirée entre amis, et pourtant il semble que j’y étais, c’est moi qui aurait pris la photo, il semble, c’était avant, je ne sais pas ce qui s’est passé, on ne me dit rien, on veut me préserver, on me dit juste « c’était avant », je ne me souvient de rien, je sais juste que j’aimerais y être à nouveau, j’aimerais à nouveau pouvoir être n’importe qui.

d’après le photoblog d’Ilan Bresler, inspiré de la photo Almost Everyone

L’écouteur

Je suis fou
J’écoute aux portes, dans la rue, dans les parcs
dans les musées, dans les musées, chez les gens
C’est pas si facile
d’entendre tout ce qui se dit
le banal est ennuyeux
les ragots pas toujours croustillants
Les compliments souvent calculés
Les mondanités trop mielleuses
Les murmures plus intrigants
ils disent les secrets, les vacheries, les mots doux
Les déclamations trop attendues
elles blablatent, parlent faux ou injurient
j’exclue les cris d’amour si émoustillants
j’aimerais tout retenir, me souvenir, être dépositaire
de tous ces paradoxes
mais il en a trop
c’est si contradictoire
si impossible à comprendre
je suis fou, oui,
de ces impossibilités
le bonheur est à portée de mots
mais ils n’osent pas.

d’après le photoblog d’Ilan Bresler, inspiré de la photo Listener

Tache indélébile

Les émotions contradictoires se dispersent peu à peu
J’efface un à un les couleurs du paysage
la raison
Ne plus souffrir
partir se baigner dans ce monochrome médicamenteux
se dissoudre dans l’eau
l’oubli
quand soudain
surgit cette tache indélébile.

d’après le photoblog d‘Ilan Bresler, inspiré de la photo Red