Peu de mots

J’attendais avec gourmandise mon heure de fantôme
hanter délicieusement cette maison
poser mes lèvres gourmandes sur les pierres
arracher des craquements goûteux
se délecter des pensées inquiètes et des tremblements humains
croquer le parquet pour déguster la crème des cris
faire de la lumière ce halo chantilly qui terrifie les locataires
siroter le peu de mots qu’ils osent dire face à l’inconnu
et terminer par un rire croustillant propice à la crise cardiaque des plus faibles
J’en salive d’horreur.

inspirée du photoblog Pensées photographiques, d’après la photo Une maison, peu de mots

Tête dans la bonheur

La photo surgit au détour d’un feuilletage, ce passé me semble lointain et improbable, pourtant d’un si violent retour à la mémoire, … exalté par un sentiment de liberté, j’avais erré en écoutant mes pas et le fil de mes pensées, libéré de ma vie et prêt à en recommencer une autre, ivre des possibles, je m’étais endormi dans ce champs, je devais m’imaginer heureux

inspiré du blog Pensées photographiques, d’après la photo Ah…Oh…Mmmm

Dire aux mots d’attendre encore un peu

Devant la fenêtre à histoire, j’attends les mots
Le murmure de mes rêves se fait entendre sur le cliquetis du clavier
Parfois, j’ai peur
La phrase est suspendue à une douleur,
J’aimerais fuir,
fermer la fenêtre et laisser se dissiper
se dissoudre dans l’air les maux
pouvoir dire « attends, je reviens tout de suite »
et ne garder que le beau
sur la page qui vient de s’écrire

inspiré du Fakri’s Photoblog, d’après la photo I come back!

L’air des couleurs

Le trompettiste attendait son heure
laissant les passants se baigner dans la mélodie
pour dire les couleurs de la vie
sa douce rondeur se déposera sur l’air électrique
la brume sourira sans manière d’un soleil
délivrant les sourcils accablés de mauvaises vibrations
la ville respirera soudain le rock serein
d’un violent désir de danser,
un pas après l’autre,
sa liberté d’être à nouveau soi.

inspiré du photoblog Strawberryfields, d’après la photo a singled out trumpet player

Le dernier vélo

J’ai rêvé du dernier vélo, cette nuit craquante où tout a pris fin, être le dernier des hommes et fuir dans une ville absolue, noyée d’enseignes lumineuses, creuse et sans âmes qui vivent, fuir à la recherche du moyen de fuir, de rattraper la vie, fuir à la recherche du sens de cette disparition, fuir contre le trop plein d’images et de sons qui poursuit la moindre parcelle de nos instants, fuir contre l’occupation permanente de mon cerveau par les conversations destructrices, fuir contre la destruction de mes sens, fuir pour s’enfuir loin des lieux communs de plus en plus vide, fuir l’incompréhension des âmes errantes sans conscience et trouver comme un soulagement le dernier vélo en liberté, regarder tremblant ce dernier vestige d’un passé libre.

inspiré du photoblog Strawberry Fields, d’après la photo Sans titre du 04-12-2006

Tulipe

Perdre la raison
Aimer ce point aveugle
qui décalque sa vie
inspirer les parfums sensuels

et, se réjouir qu’enfin
ne se perdra plus dans la lumière
et pourra offrir ses belles fleurs
jaillies de l’ombre
la femme au coeur lointain.

d’après du photoblog Strawberry Fields, inspiré de la photo Tulips

Ne pleure pas

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que tout recommencera
la tendresse, l’amour, la joie,

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que nous ne sommes pas tous des salauds
des inconstants, des coureurs, des insensibles

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire mes mots doux
fondre dans ses yeux, rire avec son rire

J’aurais voulu lui dire de ne pas pleurer
J’aurais voulu lui dire que la vie est belle
sur son sourire, dans ses cheveux, dans ses bras

J’aurais voulu lui dire de rester
J’aurais voulu qu’elle m’écoute, moi, son confident,
devenir son ange d’amour, la vent léger de son quotidien
être celui qui chahute ses journées, son nouvel amour.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo Cry me a river

Jaune sur fond bleu

colline-ble.jpg

une vibration jaune réchauffe ma foi
l’été n’est pas que chaleur écrasante
mais aussi rencontre sensuelle
entre le ciel et la terre
sur les ondulations espiègles du blé
cette frange légère qui sait caresser le vent
promesse d’un ailleurs

d’après la photo Champs du Razès de Jacques G.

Jouer avec le feu

Dans le brouillon de ma vie, j’écris avec le feu
ce coeur qui fait battre mes rêves
Dans la griffure de mes sentiments, j’écris avec le vent
ce souffle qui anime mes joies
Dans le choc de mes douleurs, j’écris avec le macadam
cette pierre qui casse mes peurs
Dans le clic de mes images, j’écris avec la lumière
cette fantaisie qui jongle avec mes espoirs.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo But don’t play with me, ’cause your playing with fire