j’efface à l’acide les traces de mon enfance, pénibles qui explosent dans la bulle des cauchemars, flous qui s’étiolent dans l’incertitude entre impossible et invention, les douloureux cassés par les médicaments et par le refoulement >>> l’oubli,
mais les joyeux s’accrochent comme de magnifiques photographies couleurs bronzées, et partout où l’on passe impossible d’y échapper, objets ou personnes vous rappellent perpétuellement les beaux moments, les anecdotes heureuses, les heures privilégiées sans soucis et sans préoccupation du lendemain,
les traces joyeuses s’incrustent par tous les moyens possibles, insupportables mémoires sans cesse réactivées par le plaisir, étouffements pénibles sur le
bonheur obligé, chercher sa respiration effacer
annihiler seule
solution brûler traces avec
acides tous azimuts évacuer par la dissolution intentionnelle
criminelle décomposer brutalement une à une les composantes essentielles
regarder blanchir son passé
cheveux de l’aveuglement être de
passage vers
inspiré du photoblog Still Mood, d’après la photo Manège