Trop virevoltant, trop sophistiqué, trop généreux
les mots sont des leurres
pour habiller de beau
la pensée des apparences.
(journal des mots n°82 / 14 mai 2012)
île de mots…
Trop virevoltant, trop sophistiqué, trop généreux
les mots sont des leurres
pour habiller de beau
la pensée des apparences.
(journal des mots n°82 / 14 mai 2012)
D’une furieuse inconsistance
les mots mauvais crispent
étouffant l’air de leurs mains
plus violemment qu’une injure.
(journal des mots n°81 / 13 mai 2012)
Sur la piste de danse,
les mots tournent, tournent, tournent,
dessinant le vertige
jusqu’à la mort.
(journal des mots n°80 / 11 mai 2012)
L’ange se croit devenu fou
les sons décousus s’amusent avec son esprit
c’est trop tôt
des harmonies stridulantes lui donnent le tournis
un faux calme se moque de lui avec ironie
l’ange est perdu,
c’est trop tôt
la musique ne peut pas s’arrêter
c’est trop tôt
impossible de s’enfuir
la mort vient juste
de lui sourire
d’après le morceau Muerte del Angel d’Astor Piazzolla
Disséqués par la banalité
les mots se noient dans un brouhaha
tellement vidés de leur essence
qu’ils sont incapables d’exploser pour nous.
(journal des mots n°79 / 10 mai 2012)
Sur un air de bandonéon
on s’est embrassé pour la première fois
et pourtant nous a saisis
la nostalgie d’un amour qui prend fin
la peur d’un soleil qui ne se lèvera plus
dans le Sud de notre enfance
et pourtant on revient toujours
à ses premiers amours
cette tristesse des vies inabouties
comment quitter l’insouciance du Sud
et pourtant ton corps reste imprimé en moi
l’amour a le goût de ta bouche
comme une mélodie lancinante
infiniment triste
et pourtant on revient toujours dans le Sud.
d’après le morceau Vuelvo al Sur d’ Astor Piazzola, chanté par Roberto Goyeneche
Enveloppé par la voix
les mots dansent lentement
l’émotion qui envahit
la joie gagne sur l’incertitude
(journal des mots n°78 / 9 mai 2012)
Trop longtemps oubliés
les mots font des catastrophes
quand insensibles à la caresse
ils ne savent plus rêver les corps
(journal des mots n°77 / 8 mai 2012)
Doux délire qui strie jusqu’à la pierre
avec une infini lenteur
je perds mes repères
se volatiliser dans l’écho
aucune souffrance
à peine ce petit mal être
qui s’accroche à la mélodie
impossible de saisir
le souffle continu
d’après le morceau Oblivion d’Astor Piazzolla, interprété par Gidon Kremer
A la recherche de soi
les mots se raturent
esquissant par trop de creux
un portrait en renoncement.
(journal des mots n°76 / 5 mai 2012)