respirer les mots

Parfois sans raison
les mots cessent de respirer
sans jamais s’asphyxier
ils perdent alors tout leur sens

(journal des mots n°37 / 1er mars 2012)

les larmes coulées du texte

Comme une peau inutile
les mots morts se détachent
permettant d’oublier
les larmes coulées du texte

(journal des mots, n°36 / 29 février 2012)

Une intruse dans la vie

Elle a laissé trop de traces
Elle est partie trop loin
Elle avait des mots trop durs
pour ne pas m’aimer encore

Elle est présente dans les petits riens du quotidien
Elle se faufile dans les plis de ma vie
Elle me regarde à travers mon ombre
pour que je puisse vraiment l’oublier

Elle avait trop peur de la fin
Elle était trop triste par nature
Elle se considérait comme une intruse dans la vie
pour m’accompagner jusqu’à la souffrance

d’après la série L’intruse de Claude Dityvon

les mots écoeurés

A force d’être mâchés
les mots écœurés
régurgitent en boudin
les idées indécises

(journal des mots n°33/ 24 février 2012)

Extérieur nuit

dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
à la folie
il y a trop de lointain
trop de hors-champs
trop perspectives inconnues
pour se comprendre
dans la nuit
laisser son regard s’abandonner
juste la ville, l’errance et moi

d’après la série Extérieur nuit de Claude Dityvon

je vous dirais les mots troubles

Errant de phrases en images,
je vous dirais les mots troubles
les mots qu’on dit entre deux eaux
les mots qui ne seront jamais heureux
qui s’effacent quand on cherche à les attraper
qui s’effacent au loin et qui ne reviennent jamais

(journal des mots n°31/ 21 février 2012)