Au détour d’un chemin, tomber amoureux d’un drôle de piaf noir sur pierre, se mettre d’abord à danser devant les passants sans soucis, chanter ensuite une ritournelle si si si joyeuse qu’elle agace et crispe les moroses, dans la rue regarder ses voisins avec l’oeil du piaf et rire parfois au risque de si si si se faire biffer par la police qui aime tant et si que tout soit lisse et triste, à force de changer de mur pour changer de paysage réussir à trouver le ramage qui aime mon plumage, ne plus bouger et changer de disque pour un contre-U si si si surprenant mais tellement rond que beaucoup zappe et ceux qui l’entendent dansent en U et gardent le visage si si si heureux le temps du passage d’un nuage
la douleur ne luit pas la nuit
La douleur ne luit pas la nuit
juste sombrer loin
déréliction
l’absence de mots s’aggrave
(journal des mots n°8, 15 janvier 2012)
les détails de la dentelle
les histoires en couleur du quai Southampton
Ma vie en noir et blanc
ne supporte plus
cette surbrillance
il y a trop de lumière
pour s’envoler en paix
alors j’imagine
toutes les histoires en couleur
du quai Southampton
d’après le photoblog Atzoom, inspiré de la photo Quai Southampton
les minutes juste avant la nuit
Les minutes juste avant la nuit
les mots refusent de s’accrocher à la page
ils profitent d’un moment d’inattention
se fixer aux lieux communs et se faire détester
(journal des mots n° 7, 11 janvier 2012)
j’attends la lumière
ne pas jeter les mots
Avant la haine
ne pas jeter les mots sur un drôle de ton
non ne pas être triste, résister
on ne se débarrasse pas de moi comme ça
(journal des mots, 6, 10 janvier 2012)
brouillard chantant
Cassant les contours
la ouate du brouillard
joue de drôle de tour
au paysage bizarre
à force d’amour,
elle trace avec art
la chanson douce
du baiser qui n’en peut plus
d’attendre.
d’après le photoblog Sylvain Largarde Photographie , inspiré de la photo Moderato Cantabile
quelques notes de silence
J’ai trop marché ébloui par la lumière
quelques notes de silence entendues
frissons d’arbres et de flocons
Noires et blanches inconciliables
il est temps de m’évanouir.
d’après le photoblog Sylvain Lagarde Photographies , inspiré de la photo “quelques sons de silence”
succuler la pause
petit carré de lumière sur fond gris bleu
petite silhouette s’éloignant vers le noir
petit ange qui s’installe sous le rayon vert
succuler la pause
(journal des mots, 4, 7 janvier 2012)