Jaune sur fond bleu

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une vibration jaune réchauffe ma foi
l’été n’est pas que chaleur écrasante
mais aussi rencontre sensuelle
entre le ciel et la terre
sur les ondulations espiègles du blé
cette frange légère qui sait caresser le vent
promesse d’un ailleurs

d’après la photo Champs du Razès de Jacques G.

Jouer avec le feu

Dans le brouillon de ma vie, j’écris avec le feu
ce coeur qui fait battre mes rêves
Dans la griffure de mes sentiments, j’écris avec le vent
ce souffle qui anime mes joies
Dans le choc de mes douleurs, j’écris avec le macadam
cette pierre qui casse mes peurs
Dans le clic de mes images, j’écris avec la lumière
cette fantaisie qui jongle avec mes espoirs.

d’après le photoblog Beaucoup d’images sur pas grand chose, inspiré de la photo But don’t play with me, ’cause your playing with fire

Vue décolorée

Je crie cette vue disparaissant dans de lignes de fuite,
Je hurle ce monde perdant ses saveurs
Je frappe ces corps devenant imprécis

que les couleurs s’affadissent et je sanglotte
que les formes se raidissent et je me crispe
que les reliefs disparaissent et je tombe

Une tache blanchâtre gangrène mon paysage
je marche dans les flous
et mon souffle n’aspire que des contours
et je ne sais plus quoi photographier
et je ne vois plus que des spectres

Je suis perdu dans un monde qui m’efface

d’après les photos de Ernst Haas, inspiré de la série abstracts dans color gallery

Carte postale poétique

Collage poétique Recto

Collage poétique Verso

Contre la gangue du quotidien métallique
Danser légère dans l’hiver
comme un rêve de plage azur
et dans le murmure d’un chat
Enflammer le brouillard
pour qu’il devienne embruns
sur mon visage heureux

Traversée du temps

Seule trace qui nous reste de lui

ce reflet dans la porte vitrée

Chaque fois qu’on passe, il est là

ombre impalpable, immobile,

sage devant l’arbre en fleurs

cette silhouette effacée inquiète tout autant qu’elle rassure
de sa présence

avant de fuir ses journées dans la vitre

fasciné par la profondeur de champs
il parlait de traverser le temps

d’après le blog Liminaire, inspiré de la photo La traversée du temps

Le combat des plumes

Mes mots sont comme des plumes
ils arrangent la lumière
dans cette pièce obscure
qu’est le monde
donnant un brin de légèreté
des ombres et une douceur feutrée
à sa fascinante architecture
de pierres et d’arêtes

d’après le photoblog Our Little Hood, inspiré de la photo Bird rearanged

Disparu dans les flammes

trop de feu dans ma vie
jusqu’au jour             tout bascule vers l’étincelle
vertige attirant de sa propre disparition
feu fou qui détruit aussi soi

en scrutant profondément
vous me verrez
fantôme qui tremble dans cet intérieur flou

aucune lamentation
juste la folie de ce vide
qui n’en finit pas

ma main     ne pourra pas toujours
dissiper les malédictions
mais mon âme,         elle,
ne cessera jamais de s’embraser

d’après le photoblog Our Little Hood, inspiré de la photo Vanished in flames

Poussière qui rêve

blanche percussion
elle jouait en suspension
sur la pierre grésillante
si belle qu’une étoile filante

j’espérais la pureté sauvage
sensuel ravage
sur mon corps crispé
fugitive clarté

le temps est passé trop vite
vénéneuse fuite
prémisse d’une danse farouche
avant que sa bouche
ne s’arrondisse
et que pâlissent

briser la transparence
ne plus menacer d’évanescence
la triste lumière
où je n’étais plus que poussière

d’après le photoblog Our Little Hood, inspiré de la photo From that dream

mixage

Grincement obsessionnel de la musique
je n’entends plus rien
lancinant larsen de l’aiguille sur le vinyle
rotation du disque hypnotise
raison qui tourne en rond
Grincement lancinant de la musique
combat au corps à corps, disque contre cerveau
ritournelle lancinante du rond
je n’entends plus que le larsen
raison s’aiguille vers un grincement
rien que le rond
rotation lancinante des mots
corps qui tourne sur l’absence de musique
l’aiguille bute
mensonge fin du silence

d’après le photoblog xrpix, inspiré de la photo DJ’s Gear at Aurelie’s Birthday Party

léger comme une bulle

Malgré le poids des mots, la vie est légère comme une bulle
le souffle d’un sourire suffit à évaporer la suie des tracas

ne pas croire qu’en s’envolant, les bulles nous oublient
leurs joies planent, diaphane traces de notre bonheur
juste lever les yeux du béton quotidien
d’un clin d’oeil les attirer
et porter en courrier
ces perles heureuses

d’après xrpix photoblog, inspiré de la photo Just Married!