Lignes de fuite

Paix a-plat
j’ai le goût de la couleur plein les yeux
barrières imbrisables
la fuite finit toujours    fondre
immobile le mirage attend son miracle
l’heure riche fusion de la mer et du muage ou nuage ou marécage ou
le ciel respire l’eau en ligne brisée
c’est trop vide pour être vrai
peur
prisme panique
de l’espace découpé en traits droits, délimités
dangereux
j’attends le dégradé de gris
souffle de ma joyeuse folie
mon corps dissout déjà dans tous les sens,   di s so   cia tion
svp, ne capturez plus d’images
plus d’images

plus

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Lines

neurophobie

tremblant écho

le souffle peine
un lamento cherche sa respiration

casser, refuser, couvrir la stridence insidieuse
non éloigner l’illusion du vent
chercher le chant qui feule
l’imperceptible signe de vie

non rester éveiller et se méfier
le souffle peine
un lamento cherche sa respiration

brisures sonores entêtantes

non ne pas tomber
se préparer au combat
comment reprendre son souffle
alors que le corps s’abandonne d’avance à

fascination d’une cacophonie animale
paisible lointain chaleureux
un lamento peine
un souffle cherche à reprendre ce que

le tremblant écho vole
combat fasciné des brisures essoufflées
reprendre ce que


inspiré de l’album Neurophobie de M.Alexis.M , d’après le morceau vieux lugo

(Il s’agit d’une tentative de diversifier mes sources d’inspiration. Je pars de musique concrète ou accousmatique et je rédige le texte en écoutant un morceau Celui-ci est en écoute libre sur Jamendo. Je n’ai pas réussis à insérer un player pour vous permettre de l’écouter directement depuis le site. Dès que possible.)

délavée

le temps affadi est cette couleur enclose qui rouille, clôture de l’horizon qui fond en poussière, lavage après lavage nos espoirs se décapent, certains rires s’incarnent de bois, d’autres bouts de vie ne sont plus que des touches à peine colorées, nos peines sont profondément incrustées dans la matière, échardes saillantes visant notre corps fragile, pouvoir étreindre les chairs teintées avant de s’éteindre, extinction de toutes les couleurs, la main s’approche pour résister au délavé

d’après le photoblog de Jon Swainson, inspiré de la photo Time Capsule

manège

j’efface à l’acide les traces de mon enfance, pénibles qui explosent dans la bulle des cauchemars, flous qui s’étiolent dans l’incertitude entre impossible et invention, les douloureux cassés par les médicaments et par le refoulement >>> l’oubli,

mais les joyeux s’accrochent comme de magnifiques photographies couleurs bronzées, et partout où l’on passe impossible d’y échapper, objets ou personnes vous rappellent perpétuellement les beaux moments, les anecdotes heureuses, les heures privilégiées sans soucis et sans préoccupation du lendemain,

les traces joyeuses s’incrustent par tous les moyens possibles, insupportables mémoires sans cesse réactivées par le plaisir, étouffements pénibles sur le

bonheur obligé, chercher sa respiration effacer
annihiler seule
solution brûler traces avec
acides tous azimuts évacuer par la dissolution intentionnelle
criminelle décomposer brutalement une à une les composantes essentielles
regarder blanchir son passé
cheveux de l’aveuglement être de
passage vers

inspiré du photoblog Still Mood, d’après la photo Manège

part invisible

noir jubilation
le jouet brille
plume d’oeil à mes rêves
histoires qui se hissent entre   …
et ma main
tissage secret d’une vie sans cesse reconstruite
ne jamais vouloir s’endormir
de peur de ne plus pouvoir imaginer soi
cette part invisible
qui échappe au photographe
quand demain la lumière éclairera aussi le visage

d’après le photoblog Still mood, inspiré de la photo Enfance…/Childhood

Peindre

Pouvoir déteindre l’expiration
souffle microscopique de ses rêves
la main métallique posera glaciale
les reliques des espérées
images obnibouillantes
geysers d’image air
infimes microbes prêt à fondre
s’amalgamer sur la toile
la main suit les traces invisibles
ne pas se laisser troubler par son regard
cette raison qui capte le trivial
peur de perdre son fil
celui qui
dire
celui qui
dire
celui qui

d’après le photoblog Still mood, inspiré de la photo TRAVAIL: Peintre…/WORK: Painter… 1/3

heures de pointe

trop longtemps assis
se lever
vivre d’agitation et de café
fuir les ombres
celles de la sensualité
mouvements perpétuels impossible à penser
faire   agir   faire   agir   faire   a   f   a   f   a

attendre l’heure de pointe
motiver   respirer l’adrénaline communicative
si seulement sourire de killer
ne pas se laisser hypnotiser par   la beauté du soleil d’hiver
se lever   dès que   possible
ne plus contempler
trop longtemps assis

d’après le photoblog Crina Photography, inspiré de la photo Rush Hour

et pourtant, je t’ai oublié

Il y a longtemps que je t’aime
et pourtant je t’ai oublié
la fuite maladive de ton regard
l’incertitude de ton désir de vivre
ces cheveux si doux que je n’osais approcher
le métal de ton caractère
trop de contrastes

Il y a longtemps que je t’aime
et pourtant je t’ai oublié
Il me reste cette image
abîmée par les traces de nos errances sur la plage
tes yeux aspirés par la ligne de fuite
cet horizon incroyable

Il y a longtemps que je t’aime
et j’aimerais t’oublier
avoir la force de t’oublier
oublier
cette folie, ce défi à la tempête
oublier que tu es morte
enfin disparue
et pouvoir espérer un jour
te tenir dans
mes bras sans jamais avoir peur de
te perdre encore

d’après le photoblog Crina Photography, inspiré de la photo Rusty Memory

vie labyrinthe

Ma vie est un labyrinthe
où je m’éreinte
criant ma plainte
dans un air sans teinte
je me perds dans le brouillard qui suinte
chaque détour est une feinte

je bois ma douleur comme un pinte
et la mort n’est pas ma seule crainte
mon corps rigide comme une plinthe
gît sur le pavé, toute respiration éteinte
l’issue n’était peut être plus hors d’atteinte

d’après photoblog Terminal 715, inspiré de la photo Pile of wood

en feu

fermer les yeux
résister à l’envie de l’embrasser
la musique échauffe mes désirs
elle danse et

je voudrais
l’enlacer, lui dévorer la bouche, lui

dans le noir du caveau
lui glisser les mains sur le corps

la flamme est en nous
tout n’est plus comme avant
je n’ai pas résister à sa passion

quand j’ouvrirais les yeux
son sensuel sourire m’accueillera en silence
la musique n’existera plus pour nous

garder encore un peu
les yeux fermés
l’imaginer encore là

son corps enflammant la jazz session
d’après le photoblog Terminal 715, inspiré de la photo In flames