empreinte

j’ai presque
on me croit
je suis l’ombre de mon poids
relief disparu
je marche translucide
la glace n’a pu m’atteindre
le corps froid, le cerveau en ébullition
je suis suspendu à la frontière
…//…
personne ne m’écoute
quand je gratte l’écorce givrée
cherche à exhumer le sable
à peine refroidi de
j’y suis presque
si seulement
si d’autres mains existaient

d’après le photoblog Lost in Pixels, inspiré de la photo Man on the Moon

rayer l’espace

danser et tournoyer
à force d’enthousiasme, de déséquilibres heureux
le vertige bleu nous envahit
les lumières de la ville jouent avec notre regard
les glissements sur la glace jouent avec nos oreilles
les frottements de l’air jouent avec notre peau
douceur du cocon glacé qui nous enveloppe
ravissement de pouvoir jouer avec l’air
qui frémit de nos crayons de couleur
rayer l’espace de nos mouvements
tracer notre vertige, puis
au prochain tour, nous écrirons un mot d’amour.

inspiré du photoblog photos>mdpny, d’après la photo On a Cold Night, Movement on the Rock Center Ice Rink

confetti

bulles de joie dansant une sarabande
entendez-vous les rires
petits boutons sur bonheur bleu
chanter sans oublier
passé qui compte sans être grave
l’insouciance n’est pas qu’une parenthèse
c’est le pari d’une euphorie
celles de mains qui jettent
jour après jour
leurs soucis vers le ciel
pour goûter le plaisir incroyable
de voir leurs couleurs se dissoudre

d’après le photoblog Photo>MDNY, inspiré de la photo Lunar New Year Confetti Against a Blue Sky

modern times

débris de mon délire
mes cercles de folie
tourner, assembler, vérifier, tourner
mon corps mécanique sans fin
vie machinale qui tourne
dents qui broient corps, cerveau et

cassure insensée
musique effondrée sur le macadam
je n’étais pas rouillé

d’après le photoblog take by fake, inspiré de la photo modern times

cri du déclic

dentelle de glace
rythme craquant des espoirs
monde monochrome
sourde fissure
goutte après goutte
la folie fond et refuse
la pulpe givré prévient
l’horizon s’arrête au blanc
rites immobiles
négation des contrastes
blanc qui crie
déclic qui oublie
le crime, simple m entre le cri et e

d’après le photoblog take by fake, inspiré de l’image ice world macro

anachronisme

feuille silencieuse
sur la terre qui croustille
j’écoute les bruits inquiétants
il n’y a que des ennemis
pour me renifler
ou me photographier
j’ai vu de près les dents de la mort
impossible d’être au second plan
flou
je ne voudrais pas être cet anachronisme
couleur fautive sur fond blanc
impossible se s’arracher à ce rythme obsédant

d’après le photoblog la faute aux couleurs, photo anachronisme

sur tes rides

notre histoire est inscrite sur tes rides
tu as voulu partir
ta silhouette hante mes yeux
obsession de ton visage sur mes vitres
je n’ai jamais pu croire à la tristesse de tes yeux
j’aurais dû
ta sensualité est gravée sur le relief de ta peau
jamais un soupir au-dessus de l’autre
juste ton corps qui frissonne silencieusement
et ta peau qui s’adoucit d’aise
mais ton immuable visage triste
j’aurais dû
dessiner ce sourire
qui nous a toujours manqué
donner une trace à la joie que tu cherchais
j’aurais dû

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo ...500

perdre son masque

grater l’image pour cacher
faire disparaître la vulgarité du réel
le trop plein d’évidence
chercher désespérement ce que l’on a ressenti
l’image est un masque à émotions
enlever couche après couche
faire rendre gorge la photo
lui faire transpirer le soupçon
derrière les poussières du papier
toucher de ses doigts un peu de sens
regarder et
perdre son masque

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo …seelengut

j’ai écris tant de mots

j’ai écris tant de mots sur tes mains
j’ai écris tant de mots sur ta bouche
j’ai écris tant de mots sur ton corps
que je ne sais plus la couleur de tes yeux
toutes mes histoires se superposent, se fondent et se mélangent
j’écris trop de récits, trop de romans, trop de poèmes,
pour être sûr que tu existe vraiment
si loin de mes doigts qui te cherchent jour après jour
il suffit d’un flash
une promenade en ville
un corps à corps
ton visage endormi
pour que le trouble menace

d’après le photoblog XoverIP – Vernon Trent, inspiré de la photo l.l.l.l.l.l.l |