Paperoles

Je lutte contre la sècheresse de mon corps en buvant sans arrêt du thé, jasmin, wu-long, lampsong-souchan, darjeling, assam et thé vert de toutes origines mais jamais le pur-ehr. Ce goût de purin écoeure mes papilles. J’ai peur de mourir déshydraté (12)

Je regarde le ciel, le temps de tourner la tête pour identifier un bruit et le soleil a disparu. Reste la crême des nuages imprimant un bleu éternité dans mes pupilles (20)

Je sèche devant l’impératif de Facebook: que faites-vous en ce moment? (21)

Finir un livre, Naufragée de S. Estibal et Y. Vigouroux. Suis désemparé face au destin des immigrés qui risquent leur vie pour un ailleurs incertain. L’accueil est trop injuste! (31)

Je me délecte des croutes du pain acheté à l’hypermarché (33)

Je ne sais pas me moucher. Tout le monde me regarde bizarrement à chaque fois que je le fais. (34)

J’ai trop dormi dans le train entre Strasbourg et Mulhouse. La lumière du jour était hypnotisante. (42)

Tous ces paysages ont une histoire. Faut-il chercher à la connaitre? (44)

J’ai perdu mes gants en banlieue. Ils étaient tout neuf. Dans la cohue de la gare RER, quelqu’un me les a peut-être dérobé? ou sont-ils bêtement tombé par terre? Gris asphalte, tentant de marcher dessus…(45)

Je ne me rase jamais le dimanche. Question de principe. (46)

Trop sensible, certaines taquineries me blessent plus que de raison. (47)

J’aime marcher pour repenser aux derniers évènements, chercher de nouvelles idées et m’emplir de sensations à écrire. Les mots circulent dans ma tête pas après pas. L’histoire se construit au fil de l’air respiré. (55)

Pour m’endormir, je me raconte moi-même des histoires où je suis espion, super-héro, homme politique, amoureux transis, sportif hors pair,… et parfois d’autres personnages dans des situations plus (hum) érotiques… (56)

je flotte dans ces matins brumeux, ces matins ni tout à fait les mêmes ni tout à fait différents, le goût amer du sempiternel café, toujours le même, chaque fois que je traverse le pont, je suis saisis par le fol espoir qu’il s’écroule ou qu’une grande vague l’emporte, moi avec, le fond sonore de la radio donne l’illusion que c’est un autre jour mais quand je rencontre un autre habitué du pont je perds encore mes repères (66)

Je me concentre mieux avec un fond sonore doux, comme un caresse pour les neurones. Donne l’impression de flotter dans un bain chaud d’idées sauf quand les acouphènes sont là lancinants. (69)

Il y a ces films qui m’émeuvent plus que de raison, je ne veux pas en parler. (70)

sur une proposition d’écriture de Marelle Wiki Ecrit 276

Presque le printemps des sens

Le beau temps après l’hiver est la paix des sens, le corps qui revit, les yeux s’élargissent d’horizons chaleureux (ou presque), le cerveau se détend et croque toutes les perles des sensations, laisser aller la sensualité des ses et le calme des ambiances, les passants sont plus légers, les discussions aussi et les lèvres cherchent à se rencontrer.

Visages

Entre deux visages j’avais envie de reprendre forme, de savoir à quoi je ressemblais au milieu de ce maelstrom d’idées, noir ou blanc, la flamme de mon cerveau recherche son unité, le chemin non-ingrat des mots qui s’écrivent presque sans y penser, croire en la couleur d’une phrase qui vous plait à jamais.

d’après le photoblog More Reveries, inspiré de la photo Hello

La femme rossignol

quand je me promenais autour du canal, la femme au rossignol était toujours là, sa tristesse à l’écoute de l’oiseau posé sur son épaule,

habillée comme pour un bal de l’ancien temps, la femme au rossignol marchait d’un bout à l’autre du chemin de halage, son vieux livre à reliure rouge sous le bras ne tenait qu’à un fil,

un jour, la femme au rossignol a chanté pour appeler son oiseau disparu et je ne l’ai plus revu

d’après la galerie de Cathy Cullis, inspiré de la photo Nightingale

Amour et poésie

Une petite fée en bouton savait me murmurer des mots doux, ses cheveux de laine donnaient de la couleur à nos caresses, l’inspiration venait à nos étreintes, dans cet espace qui n’appartenait qu’à nous nos désirs dépassaient la page blanche, il restait encore beaucoup de joie pour le tricot de nos sentiments.

d’après la Galerie de Cathy Cullis, inspiré de la photo Love and poetry

Poème d’air et de nature 3

(…)
effondré sur les fleurs, je me mis à souffler les pétales, j’écrivais mes bleus au ciel, je murmurais mes secrets au pollen, j’hypnotisais les pistils avec mes espoirs, … plus tard je fermais les yeux pour laisser mes mains déchiqueter les nuages avec les phrases du poème, cette ode à l’hésitation entre faire, défaire et ne rien faire,

j’aurais voulu rester là éternellement à me nourrir des rêves passant au loin.

d’après le photoblog Wink, inspiré de la photo Written on the sky

Poème d’air et de nature 2

(…)
J’écoutais la musique des fleurs, cette fascination qu’elles avaient pour les glissendi étaient étrange, J’ai compris qu’elles refusaient la facilité du vent pour composer des harmonies qui riaient jaunes devant nos vanités, je cherchais mon chemin dans ce labyrinthe sonore, mes mains prenaient la mesure des inquiétudes flottant au fil de la brise, j’avais beau regarder le ciel, il me manquait quelque chose
(…)

d’après le photoblog Wink, inspiré de la photo Lie in the sound

Poème d’air et de nature 1

Ce matin-là, j’ai gonflé des ballons, recherchant un souffle d’air dans ma vie qui tanguait, solitude, j’ai tout fermé dans ma maison, sans laisser de lettres, je n’aimais pas ce beau temps qui aveuglait les hommes d’une stupide ivresse, je me suis promené sans état d’âme, juste chercher des sons autour de soi, d’une main je retenais les ballons attiré par le ciel, de l’autre je caressais les épis de blé, je sentais cette absurde absence de vent quand mes mains ont voulu se rejoindre pour mettre un terme à cette douceur qui gagnait
(…)

d’après le photoblog Wink, inspiré de la photo Rejoicing the hands

Paysage sans ombres

J’ai marché tout droit vers la tempête, le délire des éléments, ma fièvre en noir et blanc effaçait toutes les ombres, derrière moi les sons s’accumulaient comme une menace joyeuse, la clôture ne voulait rien dire, juste une impossibilité de crier de l’autre côté alors que, alors que, alors que, alors que,

comment attendre ce dont on ne sait rien, ne plus laisser peser l’absence de couleurs, rire noir car le jaune manque, savoir attendre le retour d’un visage dans ce paysage sans reflets qui pourrait être un rêve

d’après le photoblog Filling the Frame, inspiré de la photo Alambrado

Traces de l’expérience

Les reliefs ne disent pas tout de l’expérience, en creux il y a les désillusions que l’on cache, les traits sinueux d’apprentissage difficiles, parfois jamais acquis, les réflexes qui jouent de mauvais tours, toute une vie à déplier dans cette main ni rude ni douce, comme une page dont certaines traces sont effacées, incompréhensibles ou inachevées,    cette main a souffert mais n’a jamais refusé son destin

d’après le Ruben’s photoblog, inspiré de la photo Hands of Experience