il y a des jours où l’on aimerait qu’un ange passe apaiser l’eau troublée du monde
(phrase du jour, 8 janvier 2012)
île de mots…
il y a des jours où l’on aimerait qu’un ange passe apaiser l’eau troublée du monde
(phrase du jour, 8 janvier 2012)
c’était un drôle de pont, il enjambe sans traverser, il est fuyant comme absent sous nos pas, il est impossible de savoir d’où il vient, la légende dit qu’un matin ce pont est apparu au dessus de la rivière peu après le décès d’une jeune femme morte en essayant de passer à la nage les courants violents
même prendre le bac où le bâteau était dangereux, les jours de pluie le pont brillait d’un orange fluo démoniaque, les villageois des deux bords ont longtemps hésité à l’utiliser, encore maintenant certains s’y refusent catégoriquement
certains font mille salamalecs et mille offrandes avant d’y aller, certains passent en courant, d’autres en se font plus léger qu’une plume ou font de long détour pour passer sur d’autres ponts
les plus jeunes sont les plus inconscients, ils traversent nonchalamment tout en bavardant ou en téléphonant, les vieux s’énervent, les invectivent ou les maudissent car ils craignent que le pont si utile disparaisse un jour aussi vite qu’il est venu à cause de leur manque de déférence
les plus fous lui vouent un culte ostensible avec force prières et autres processions, mais le plus étrange c’est qu’une règle non écrite fait que personne ne l’utilise sans avoir revêtu l’habit le plus extravagant de sa garde robe… et surtout personne ne regarde en bas vers le fleuve lors qu’il traverse.
d’après la photo du jour 6 janvier 2012 de @missbucci sur webstagram
contempler les tourbillons
ces tempêtes de mots légers
cacher dans les vents fuyant
ils passent mais laissent
leurs débris d’ailleurs
(journal des mots, 3, 5 janvier 2012)
il y a trop de violence
dans la rencontre de la pierre et du fer
et quand la poussière suspendue
apaise
les reliefs restant sont avides de
caresses
d’après le photoblog Gammalphabet, inspiré de la photo Pierre et fer paysage
les bourgeons qui sont là, vont-ils dévisser les brindilles de nos espoirs?
phrase du jour
Il y a des jours où
mes pensées sont
un chaos minéral
des idées de pierre
immobiles
impossible à relier
coupantes à faire peur
au point que
je reste à les regarder
de loin
impossible de marcher
librement
dans mon cerveau
friche de rochers aigus
menaçants
insupportable désert
traversé par l’attente
vide
jusqu’à ce qu’un petit mot
fasse trembler une pierre
s’enfuyant
hors champs sur
une feuille blanche
d’après le blog gammalphabet, inspiré des photos Diptyque roches II
vous qui habitez le temps
vous qui habitez le vent
vous qui habitez le lent
enlacer le grain des mots
(journal des mots, 2)
pourquoi tant de délectation à suivre les volutes du brouillard?
la pensée étourdie
tricote des rêves immuables
à ceux qui habitent la surface des mots
(journal des mots, 1)
des nuages écorchés s’écoulent le ciel des mots