Ciel électrique
Il y a des ciels à ne jamais regarder
il déclenche cette violence en soi
dont on ne sait ce qui pourra l’apaiser
le doux sourire d’un éclair,
le frisson d’un coup de poing
ou la gentillesse d’un saut dans le vide
inspiré du photoblog Les Particules Etranges, d’après la photo ciel électrique
Ivresse du repas
Sa langue caresse délicatement le fond du verre de vin doux, le zeste du citron vert pique sa bouche, ses yeux un fiévreux cherchent un réconfort dans mes mains qui apprêtent l’entrée, des beignets de crevettes sur une sauce blanche, nos dents croquent à l’unisson ces carapaces, le poulet respire de désir libéré de sa longue cuisson à l’étouffée, son jaune curry semble alangui sur le rouge, jaune et vert de la ratatouille, nos papilles frémissent en contrepoint avec les notes sucrées du Gewurztraminer, nous suçons les os de poulet jusqu’au dernier lambeau de peau et le dessert apporte les dernières promesses d’une glace au coco se lovant dans un coulis de mangue à la menthe.
d’après la proposition 296 de la Zone d’Activités Poétiques Marelle qui s’inspire de Désir, Frédérique Dolphijn, Loren Capelli, esperluète éditions, 2006.
tango de nos espoirs
tango de nos espoirs qui crissent dans l’effroissement du papier.
Arrêt sur image
Musique répétitive
mon coeur sur le qui vive
entre conscience et absence
je me cru en plein frisson
quand l’angoisse tranchât
ma vie sans raison
d’après le photoblog Les Particules Etranges, inspiré de la photo arrêt sur image
Engrenages
Cette nuit j’allais m’amuser je devais m’amuser j’allais danser laisser mon corps s’enivrer de fatigue les tourbillons de la nuit en boite de nuit comme à Cannes comme au Festival je devais m’amuser c’était le moment ou jamais de plonger dans l’engrenage noir et blanc j’allais me laisser tourbillonner je partais en chasse proie ou être la proie peut importait la place seul le jeu en valait l’ivresse je devais m’amuser perdre tous mes repères
me noyer dans la lumière effrayer mon angoisse dans ces ambiances saturées de sons de couleurs de lumières ne plus rêver de se perdre dans le bras de n’importe qui quand plus rien n’a d’importance que la peur disparue se délecter du flou définitif des sensations tomber dans l’absurde répétition de l’ivresse des mots qui rien ne veulent rien dire déguster cette fuite quand plus rien n’a d’importance que la bouche qui m’embrassera encore une fois
ne plus ressentir son esprit s’éloigner de son corps étrange pressentiment d’actions qui se répètent fatiguant ces pas qui résonnent sur une ombre trop réel pour ne pas être en danger si loin de la lumière je ne dansais plus avec ma fatigue avec mes désirs j’accomplissais hagard ce que mon corps dictait je ne rêvais plus le peur me dominait la fuite n’avais rien tourbillonner quand tout a été finis dans un faux semblant de paix j’aurais dû me perdre je ne me suis pas assez amusé encore une fois
inspiré du photoblog les Particules Etranges, d’après le photo le gibus, un lieu mythique
Bleu pétrole
quand l’énigme a un relief
bleu pétrole
je cherche un souffle
moins explosif
cette intensité qui me donnera
l’intelligence des couleurs
d’après le photoblog Sur Lô’tre Page , inspiré de la photo Bleu pétrole
Quand le monde court, tenir à cette joie
quand le monde court, tenir à cette joie de regarder à distance une frénésie bien inutile.
Jeux sensuels
Piège de ces jambes qui ont cisaillé mes désirs jeux de main comme un chemin irréel vers une perte de l’état second d’innocence qui voulait encore rêver un peu à ces jeux d’ombre intouchable douceur du frisson d’attente le moment juste avant le froissement des peaux silence intensément sensuel en soi certitude d’une caresse irréversible quand l’autre coté du miroir est proche sans autre peur que la déception désastre intérieur incapable d’un reflet ou d’une ultime touche de couleur.
d’après le photoblog Lô’tre Page, inspiré de la photo Les dessous chics (2)
ne pas laisser partir un nuage
ne pas laisser partir un nuage sans lui avoir arracher son secret.