le souffle continu

Doux délire qui strie jusqu’à la pierre
avec une infini lenteur
je perds mes repères
se volatiliser dans l’écho
aucune souffrance
à peine ce petit mal être
qui s’accroche à la mélodie
impossible de saisir
le souffle continu

d’après le morceau Oblivion d’Astor Piazzolla, interprété par Gidon Kremer

étirer le temps

Etirer le silence
pour contrarier les mots trop évanescents
laisser l’émotion ouvrir le temps
d’y croire

(journal des mots n°21, 9 février 2012)

le temps du passage d’un nuage

Tag Oiseau + UAu détour d’un chemin, tomber amoureux d’un drôle de piaf noir sur pierre, se mettre d’abord à danser devant les passants sans soucis, chanter ensuite une ritournelle si si si joyeuse qu’elle agace et crispe les moroses, dans la rue regarder ses voisins avec l’oeil du piaf et rire parfois au risque de si si si se faire biffer par la police qui aime tant et si que tout soit lisse et triste, à force de changer de mur pour changer de paysage réussir à trouver le ramage qui aime mon plumage, ne plus bouger et changer de disque pour un contre-U si si si surprenant mais tellement rond que beaucoup zappe et ceux qui l’entendent dansent en U et gardent le visage si si si heureux le temps du passage d’un nuage