Sous le ciel voilé
l’écume des mots
se fossilise sur un cri
l’amour a du sens
(journal des mots n°53 / 25 mars 2012)
île de mots…
Sous le ciel voilé
l’écume des mots
se fossilise sur un cri
l’amour a du sens
(journal des mots n°53 / 25 mars 2012)
Dans un doux désordre
les mots se réinventent
laissant s’évaporer
les anciens sens.
(journal des mots n°38 / 2 mars 2012)
Parfois sans raison
les mots cessent de respirer
sans jamais s’asphyxier
ils perdent alors tout leur sens
(journal des mots n°37 / 1er mars 2012)
J’avais rendez-vous avec sa musique, quand je passais le piano vibrait par delà les fenêtres, on aurait dit que les notes cherchaient à sortir, je m’arrêtais devant cet immeuble sans personnalité et j’écoutais, parfois j’arrivais à entendre tout un morceau et je repartais, d’autre fois je saisissais au vol un passage mais je ne pouvais m’attarder, je vivais régulièrement des moments magiques où les nuages, les passants, le mouvement des arbres, le bruit d’une voiture qui démarre, n’importe quoi, entraient en résonance avec la musique, alors je souriais à cette harmonie, ce froissement heureux au coeur de monde, tout commençait à prendre du sens et quand je partais la mélodie persistait longtemps et me quittait parfois juste au moment du sommeil, je me laissais griser par la promesse des sons.
d’après le billet N’importe quoi du blog paumée, divagations de Brigetoun
Je veux partir depuis si longtemps, les papiers ne viennent jamais, j’erre dans Moscou, je fais la manche, je squatte chez des amis, ma seule lumière c’est l’appareil photo, il ne me quitte jamais, mon regarde scrute et emmagasine des images par milliers, je l’économise car les pellicules argentiques se font rares et de toute façon je n’ai pas les moyens, de temps en temps je cède à la tentation quand me saisit ce mélange de nostalgie et d’espoir fou si propre à cette ville, un soleil voilé par une fumée acre et noire, des immeubles majestueux mais décrépis au milieu de rues quasiment vides, le fleuve dont on ne sait pas dans quel sens il va, dans ma tête j’ai déjà le reportage photo que je ferais si je peux enfin prendre l’avion pour quitter Moscou, je veux partir depuis si longtemps, l’argent me file entre les doigts, les papiers ne viennent jamais, je suis parfois si triste que personne n’ose me donner l’aumône, je vois l’angoisse dans leurs yeux, c’est parce que je suis libre, moi, je suis déjà parti en fait et ils m’en veulent pour cela.
d’après la photo du jour 17 février 2012 de @abelyak sur Webstagram