Sur la plage,
laissez la place aux mots érotiques
ceux qui grisent
le vent qui passe.
(journal des mots n°73 / 30 avril 2012)
île de mots…
Sur la plage,
laissez la place aux mots érotiques
ceux qui grisent
le vent qui passe.
(journal des mots n°73 / 30 avril 2012)
de retour de ma journée de travail, je bifurquais sur la jetée pour l’ivresse des embruns, pour les reflets du soleil dans l’océan, je m’accoudais sur la rambarde pour écouter vivre le vent et les jours sans, juste laisser gagner la profondeur du silence en bord de mer, je marchais sans prêter attention aux gens ou au paysage toujours identique, juste les variations de l’océan, l’été je mangeais un sandwich pour faire durer le plaisir, je ne me suis jamais baigné de peur de rompre le charme qui m’unissait à cet élément sauvage et sensuel, on se charmait de loin, il m’arrivait de dessiner l’horizon et la mer quand elle était très agitée, grâce à cette balade quotidienne, je ne me suis pas vu vieillir, et maintenant que je ne peux plus marcher, je suis fatigué, l’océan me manque, personne pour m’amener aussi régulièrement et quand j’y vais ce n’est plus le même plaisir, je ne reconnais plus rien, je ne me reconnais plus, très vite, très fort, j’ai envie de fuir, ma vie n’a plus de rêve et je tourne en rond, ma tête est devenu une impasse.
inspiré par la photo de @n883 élue photo du jour 10 février 2012 sur webstagram
le vent est l’arme aveugle des pensées incessantes.
(phrase du jour)
j’en ai pleuré, comme un gamin, quand je me suis posé sur ce bâteau, tout ce monde autour et la houle, légère comme une main qui berce, la gorge d’abord nouée je regardais autour de moi, premier jour en plein air depuis des lustres, je ne me souvenais plus du vent, du soleil et de la densité de l’air, les gens ne me regardaient pas comme un malade, avec ce mélange de compassion et de peur de la mort, certains me souriaient, je sentais une joie désespérée m’envahir et les larmes sont venues d’un coup quand j’ai vu ces ballons accrochés au bastingage, ce fut un moment de grâce, comme on en connaît peu dans sa vie, une épiphanie, et j’ai pleuré, comme un gamin, pendant quelques instants j’avais même du mal à respirer, mais il y avait de la joie dans ces spasmes, une plaisir à capturer l’air à plein poumon, ce fut la première photo de mes premiers pas hors de l’hôpital.
Photo du jour du 20 janvier 2012 par @gozdekenter sur web.stagram