Voici un texte d’Aimé Césaire, un autre poète que j’apprécie beaucoup.
faveur
je croise mon squelette
qu’une faveur de fourmis manians porte à sa demeure
(tronc de baobab ou contrefort de fromager)
il va sans dire que j’ai eu soin de ma parole
elle s’est blottie au coeur d’un nid de lianes
noyau ardent d’un hérison végétal
c’est que je l’ai instruite depuis longtemps
à jouer avec le feu entre les feux
et à porter l’ultime goutte d’eau sauvée
à une quelconque des lointaines ramifications du soleil
soleil sommeil
quand j’entendrai les premières caravanes de la sève
passer
peinant vers les printemps
être dispos encorevers un retard d’îles éteintes et d’assoupis volcans.
Poème extrait du recueil Moi, laminaire… (Edition du Seuil)
Commentaires
Une réponse à “Printemps des poètes, Aimé Césaire”
[…] très simplement aux hommages rendus au grand homme martiniquais. Je l’avais d’ailleurs cité lors de mon mini-printemps des poètes, il y a quelques semaine. Je suis né en Guadeloupe et sa […]