Mon mémoire d’étude qui portait sur l’évolution de la place de l’usager en bibliothèque publique est disponible sur des archives ouvertes.
Résumé:
L’enquête nationale du Credoc sur la fréquentation des bibliothèques et diverses enquêtes de terrain montrent une évolution des pratiques des usagers, notamment l’accroissement significatif d’un usage sur place qui se passe des ressources documentaires de la bibliothèque. L’émergence d’un Internet plus participatif dit web 2.0 change aussi les attentes des usagers. Dès lors une des clés de l’élargissement des publics en bibliothèques publiques est la création de services non-documentaires co-créés avec l’usager. Il s’agit de services qui ne sont plus basés sur les ressources documentaires dont l’usager n’est plus seulement consommateur mais il en devient l’acteur principal. Ces changements impliquent d’une part une révolution de l’image et du rôle de la bibliothèque auprès des élus, d’autre part une remise en cause du modèle de bibliothèque et des fonctions exercées par les bibliothécaires.
Vous pouvez le télécharger ici:
http://memsic.ccsd.cnrs.fr/mem_00000428.html
Quelques compléments au résumé pour éviter tout malentendu:
La notion de co-création n’est pas pour moi un avatar de la démocratie participative. Les usagers ne seront pas partie prenante des décisions stratégiques sur le fonctionnement, les missions et les objectifs pluriannuels de la bibliothèque. Celles-ci doivent rester du domaine politique. Il s’agit bien de favoriser la participation des usagers aux activités de la bibliothèque soit en enrichissant les activités existantes soit en créant les activités qu’ils souhaiteraient y trouver. L’usager pourrait aussi devenir co-créateur de contenus en participant à un wiki mis en place par la bibliothèque. Nous trouvons un exemple de cette démarche qui pourrait être imitée par les bibliothèques sur Wiki-Brest. La co-création d’activités est une manière d’encourager une meilleur appropriation de la bibliothèque par différents types de publics. En effet chacun y développerait les services ou actions en fonction de ses besoins. Dans une démarche prospective sur les bibliothèques en 2040, des collègues hollandais avaient d’ailleurs imaginé des bibliothèques pour adolescents avec une dimension participative. Le ville de Singapour et de Stockolm ont mis en oeuvre récemment ce type de service (cf. Livres Hebdo 667).
La co-création d’activités est aussi une manière de dépasser la juxtaposition des spectateurs ou des consommateurs d’un service en faisant participer les usagers. Cette implication des usagers dans les activités ou les services de la bibliothèque donne le cadre d’un dialogue entre sujet et faciliterait une acculturation réciproque.
L’évolution du public et des ses pratiques sont pour nous une incitation à repenser la bibliothèque. Nous assisterons probablement à l’effacement d’un modèle unique et cloné de bibliothèque, c’est à dire la même collection encyclopédique et le même type de services reproduit à l’identique dans toutes les villes et ensuite dans chaque quartier d’une même ville. L’enjeu est de dépasser le modèle de bibliothèque d’inscrits pour évoluer vers une bibliothèque centré sur les usagers en phase avec son contexte local tant au niveau des collections que des services. La bibliothèque pourrait trouver ainsi une place plus affirmée au sein de la cité en tant que noeud d’activités culturelles et sociales.
J’invite tous les camarades de la DCB15 à au moins présenter leur mémoire d’étude même s’il n’est pas sur des archives ouvertes ni en ligne sur le site de l’ENSSIB.
Cela donnerait rapidement un beau panorama de nos sujets de réflexion.J’attends vos commentaires ici ou dans la vrai vie (désolé pour les geeks, je n’ai pas d’avatar dans second life 🙂 )
reprise d’un billet publié sur le blog des Flora Tristan, usager co-créateur