Grâce au Ministère de la culture finlandais et à la BPI, nous avons été quelques bibliothécaires français à découvrir les bibliothèques de ce pays. Avant quelques billets plus détaillés, je vous livre des impressions générales:
- l’expression de Maija Berndtson la bibliothèque comme « living room », lieu de vie pour la cité, n’est pas galvaudé. D’importants moyens sont mis dans les bâtiments et surtout dans l’aménagement intérieur: des petits salons un peu partout dans les espaces pour lire, discuter, jouer ou se reposer.
La décoration est soignée avec un effort pour donner une ambiance différente selon les espaces, notamment pour les sections jeunesses comme à Turku et Hämeenlinna
- Comme l’a déjà dévoilé Bibliobsession: inscription gratuite dans toute les bibliothèque à cause de leur législation sur les bibliothèques qui existe depuis 1928 et dont la dernière actualisation date de 1998. Cette législation impose la création de bibliothèque dans toutes les communes avec une aide de l’état pouvant aller jusqu’à 42%… Pour les amateurs de chiffres: 400 municipalités ayant 1 bibliothèque soit 895 bibliothèques publiques et 166 bibliobus. Toutes les bibliothèques font partie d’un réseau local.
- Dans les grandes ou moyennes bibliothèques que nous avons visités il y a systématiquement des salles collectives non pour un travail de groupe mais pour des formations ou un usage par des associations. Il y avait aussi des salles de travail en groupe.
Nous avons vu à trois reprises (Sello Library à Espoo, à Turku et dans la Library 10 d’Helsinki) des studios pour pratiquer la musique, enregistrer une maquette et faire de la MAO (musique assistée par ordinateur). La pratique de jeux vidéos est aussi favorisée dans ces trois lieux soit avec une salle dédiée (Sello Library) ou avec des ordinateurs disposant d’abonnement payant à des jeux en ligne (World Of Warcraft)
- Internet: des ordinateurs en accès internet libre pour 15 min. à l’entrée ; Wifi dans toutes les bibliothèques accessibles via son numéro de carte lecteur/mot de passe (donc gratuitement puisque l’inscription est gratuite)
- Une offre importante de magazines et de journaux dans les espaces presse
- un portail national pour les bibliothèques finlandaises, libraries.fi, animé par 4 bibliothécaires qui développent des services web2.0, notamment pour les jeunes.
- systématiquement des automates pour le prêt et le retour pas forcément RFID
- beaucoup d’ordinateurs dont quelques uns sont réservés à des usages précis (accès internet rapide; presse en ligne, opac/portail local)
- De jeunes immigrés travaillent en bibliothèque, à condition d’avoir de bonnes compétences linguistiques: aider et comprendre les attentes des ces utilisateurs.
- 25% du personnel n’est pas bibliothécaire (moyenne nationale): lien avec l’éducation, éducateurs pour enfants, animateurs web…
- L’usage des services en ligne ne cesse d’augmenter et dépasse parfois le nombre de visites dans le bâtiment.
- Le Site de Helmet, le portail des bibliothèques de la communauté urbaine d’Helsinki, est le 2ème site le plus visité en Finlande après Google!
- Présence forte des livres en langues étrangères jusqu’à 90 langues représentées dans le réseau d’Helsinki.
- Horaires en général du lundi au vendredi 10 – 20 heures; le samedi de 10h à 16h parfois 18h et le dimanche soit en moyenne 55 heures d’ouverture en Finlande. La library 10 est ouverte de 10 – 22 heures où l’espace presse et internet est ouvert dès 8h…
- peu de gens en service public car peu de question et grâce à l’automatisation des transactions de prêt et de retour
- La signalétique est assez discrète sauf dans les bâtiments anciens rénovés tant les choix architecturaux rendent l’orientation facile. L’identification des espaces se fait aussi clairement grâce au mobilier et à la scénographie.
Le mot de la fin de ce premier billet revient à M. Berndtson à propos de son projet 2010: « La bibliothèque comme « source d’inspiration et d’ouverture tout au long de la vie. Offrir les usages adaptés au besoin de la vie de chacun »
(à suivre…)
Commentaires
6 réponses à “Premières impressions des bibliothèques finlandaises”
« 25% du personnel n’est pas bibliothécaire (moyenne nationale): lien avec l’éducation, éducateurs pour enfants, animateurs web… »
Très intéressant… il s’agit donc d’un personnel permanent et non de partenariats ponctuels ? Comment est-ce géré ?
Merci pour cet article qui nous fait voyager, j’hésite encore pour demander l’asile culturel la Finlande ou la Hollande ?
@Bibliobsession: Oui il s’agit bien de personnel permanent. En fait il n’y a pas que des fonctionnaires. Ils ont une marge de manoeuvre pour embaucher des CDI… pragmatisme toujours.
@Sophie: You’re welcome. Et ce n’est pas fini. Je vais présenter de manière plus ou moins détaillée toutes les bibliothèques visitées.
Comment fonctionnent-ils, au niveau budgétaire ? Je veux dire, les 42% d’aide de l’Etat, c’est pour quel(s) chiffre(s) en valeur absolue ?
merci
Ce que j’ai compris, c’est 42% de l’investissement pour le bâtiment, mobilier et informatique. Pour le reste, ils aident le fonctionnement en fonction des projets. Je lis en détail la documentation pour voir si je trouve plus de détail.
« En fait il n’y a pas que des fonctionnaires. Ils ont une marge de manoeuvre pour embaucher des CDI… pragmatisme toujours. »
Sur le plan du pragmatisme au niveau du personnel, je dirais que nombre de municipalités françaises ont encore plusieurs coups d’avance (Cocorico !)… Merci pour ces photos, le mobilier est impressionnant.